Chartes divers
MignèresII. Mignères du XIIe au XVe siècle.
Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Canton: Mignerette - 45
Mignères faisait partie de l'élection de Montargis en 1789 et relevait en plein fief de la châtellenie de Boiscommun (1).
1. Archives du Loiret, A. 180.
Les religieux du prieuré de Flotin, près de cette ville, avaient fait à « Maignières », vers le XIIe siècle, des acquisitions qui furent amorties en juillet 1299 par Adam de Chières, écuyer, et sa femme.
Les chanoines de Saint-Jean-en-Vallée (à Chartres) possédaient aussi, à Mignères, des terres que leur avaient vendues Renaud le Tort et Agathe, sa femme. Ces terres furent amorties par Guillaume III de Prunelé, seigneur d'Autruy, avant son départ pour accompagner en Sicile Charles d'Anjou, en 1265.
Au commencement du XIIIe siècle, Philippe, vicomte de Fessard, figurait au rôle des vassaux de Philippe-Auguste, comme tenant de lui tout ce qu'il possédait à Château-Landon, à raison de sa charge de vicomte, et en divers autres lieux, notamment à Mignères.
Le domaine du Temple de Château-Landon a appartenu aux chevaliers du Temple, puis, après l'abolition des Templiers, en 1312, aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
VIII. Le Domaine du Temple
Département: Loiret, Arrondissement: Pithiviers, Canton: Gaubertin, Commune : Auxy - 54
Une partie du domaine du Temple, mouvant d'Auxy, était tenue en fief de Jean du Monceau, seigneur de Thignonville, d'après la déclaration faite le 5 mars 1544 par Pierre de Millaut, qui possédait aussi une partie du fief de Poucourt, mouvant du Portail (1).
1. Archives du Loiret, A. 1284.
1. Près d'Auxy, les Templiers possédaient des biens à Chauffour, carte IGN et Chaufour, carte de Cassini.
Le prieur de Villemoutiers fit, en 1594, au duché de Nemours, la déclaration du Temple, qui rapportait alors 20 sous (2).
2. Archives du Loiret, A. 1285.
Chalou-Moulineux
Département: Essonne, Arrondissement et Canton: Étampes, Commune: Chalou-Moulineux - 91
Au XVIIe siècle, le domaine du Temple, qui dépendait primitivement de la commanderie des Templiers de Chalou-Moulineux (près d'Étampes), était loué à vie aux habitants, ainsi qu'il résulte d'un désistement d'un bail à vie et de la rédaction d'un nouveau bail à vie aux mêmes habitants par le commandeur Perrot (1), moyennant 200 sous de rente, payable par chacun d'eux, le 6 novembre 1602.
1. Noble et religieuse personne frère Claude Perrot, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Ce bail fut remplacé, le 18 décembre 1632, par un bail à ferme de neuf ans, consenti par le même commandeur Perrot à Mathurin Marlin, laboureur à Treilles, et passé à Chalou-Moulineux, moyennant 20 livres par an.
Le domaine comprenait alors une ferme et plusieurs masures.
D'autres masures voisines et leurs dépendances étaient tenues en censives du seigneur de Villemoutiers.
Les terres du Temple aboutissaient à « la pierre (2) » et étaient à la mesure de vingt-deux pieds, selon un procès-verbal de l'arpenteur Pophillat ; elles étaient entourées de fossés.
2. La pierre du Temple.
Un nouveau bail fut fait à Mathurin Marlin par le commandeur Perrot pour 30 livres par an et pour neuf ans (1641). A la suite sans doute de quelque empiétement, un arpentage fut opéré le 12 janvier 1648, à la requête du commandeur frère Charles Bellotte, par Vallier, notaire royal à Mignerette et arpenteur juré, demeurant à Mignères.
Une saisie de la ferme du Temple fut faite sur le commandeur d'Étampes, « faute par lui d'en avoir donné la déclaration mais un jugement de la Chambre du domaine lui donna mainlevée, et ce, attendu qu'il payait les décimes. »
Une visite du domaine du Temple fut faite, le lundi 28 avril 1788, par frère Marie-Gabriel-Louis Texier d'Hautefeuille, chevalier profès de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Slype et de Laon, et par frère Guy-Hippolyte-Michel du Bouchet, commissaires députés pour la visite prieurale.
Le procès-verbal de visite s'exprime ainsi: « Étant entrés par une voye charretière sans porte dans une cour entourée de murs et de bâtiments, nous avons trouvé d'abord le logement du fermier, composé d'une chambre, dans la cheminée de laquelle est la bouche d'un four, dont la masse est en dehors en terre, d'un côté une écurie pour deux chevaux, de l'autre une étable pour quatre vaches, dans laquelle est une échelle pour monter aux greniers qui sont dessus, au bout est une bergerie pour cent moutons.
En retour, à quelque distance, est une autre étable pour trois vaches, en retour encore et en face du logement du fermier est une grange de deux travées, à laquelle est adossé un poulailler, tous ces bâtiments construits en pierres et couverts en chaumes ; il y a un puits au milieu de la cour, dont la margelle est en pierre.
Le four devra être refait à neuf, le mur de l'étable à trois vaches sera réparé, on fera une recherche sur les couvertures, on mettra une barrière pour clore la cour.
Dépend de cette ferme la quantité de quarante arpents de terre louées à un nommé Tartinville (3), moyennant deux cents livres. Plus une pièce de terre contenant trois arpents, située à Corbeilles, louée au nommé Lucet, moyennant dix-huit livres.
Signé Le chevalier d'Hautefeuille, l'abbé du Bouchet (4).
3. La famille Tartinville existe encore au Temple.
4. Archives nationales, S 5132.
Sources: Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, tome XXIII. Fontainebleau 1905 - BNF