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Généalogies des Grands-Maitres Hospitaliers, Rhodes, Malte
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Guillaume de Châteauneuf. 31 mai 1243 — 20 février 1258

Guillaume de Châteauneuf, qui succéda à Pierre de Vieille Bride, était d'origine française. Il est impossible de déterminer à quelle partie de la France sa famille appartenait, le nom de Châteauneuf étant fort répandu dans toute l'étendue du territoire français; la forme Châteauneuf, sous laquelle il est connu, exclut seulement les provinces méridionales. En 1233 (3 octobre), il est simple frère ; le 18 novembre 1241, nous le trouvons investi de la dignité de maréchal de l'Ordre (1), et, dès le 31 mai 1243, il remplit les fonctions magistrales (2). Gomme celle de son prédécesseur, la carrière de Châteauneuf, avant son élévation à la grande maîtrise, semble s'être écoulée en Orient, au milieu des tristes événements dont la Terre Sainte était le théâtre;, la mention de 1233 et le maréchalat impliquent sa présence en Terre Sainte à ces diverses époques.

Au moment où il prit le pouvoir, les compétitions des princes musulmans, qui se disputaient l'alliance des Chrétiens, venaient de faire rentrer ces derniers en possession de Jérusalem, y compris le district réservé jusqu'alors des mosquées El Aksa et d'Omar, et les Templiers avaient commencé à se fortifier dans la Ville Sainte (1244), lorsque l'invasion des Chorasmiens, appelés par le sultan d'Egypte, menaça la Syrie du plus grand danger qu'elle ait jamais couru. Cette peuplade turque, chassée par Gengis Khan des bords méridionaux de la mer Caspienne, avait envahi et mis à feu et à sang la Mésopotamie ; à l'appel du sultan, elle s'empara de Tibériade, dévasta les environs de Safed et de Tripoli, et parut, le 11 juillet 1244, devant Jérusalem. Les Chrétiens, dont le patriarche de Jérusalem Robert et les grands-maîtres du Temple et de l'Hôpital étaient venus, peu de jours auparavant, relever le courage et organiser la résistance, repoussèrent le premier choc de l'ennemi ; mais celui-ci détruisit le cloître arménien de S. Jacques, massacra les Arméniens qui y avaient cherché asile, et tua, dans une sortie tentée par les assiégés, le châtelain impérial et le grand-précepteur de l'Hôpital. Abandonnés, sans secours, les habitants quittèrent la ville, le 23 août, pour se réfugier à Gaza; mais à peine sortis de Jérusalem, ils virent flotter sur les murailles des bannières chrétiennes; trompés par cette ruse, ils rétrogradèrent; ce fut un horrible massacre ; tous les chrétiens latins furent égorgés, et Jérusalem mise à sac par les hordes fanatiques des Chorasmiens (3).

A la nouvelle de l'imminence du péril, l'armée confédérée des Musulmans et des Chrétiens quitta S. Jean d'Acre (4 octobre 1244) pour marcher sur Jaffa. Elle rencontra, aux environs de Gaza, les Chorasmiens unis aux troupes égyptiennes (17 octobre); au premier choc les Musulmans lâchèrent pied, et le contingent chrétien eut seul à supporter tout le poids de l'attaque. Complètement battu, il perdit 16 000 hommes et 800 prisonniers, parmi lesquels le grand-maître Châteauneuf (4). Les Hospitaliers laissèrent sur le terrain 325 chevaliers et 200 turcoples (5) ; seize des leurs seulement échappèrent (6). Partout dans les rangs chrétiens on compta une proportion analogue de survivants : le désastre fut complet.

Parmi les prisonniers se trouvait, nous l'avons dit, le grand-maître, qui fut dirigé sur le Caire (7). La capture de celui-ci, malgré la divergence de quelques-unes des sources qui nous ont conservé le récit de la bataille de Gaza, est absolument certaine, et se déduit facilement, en dehors de tout autre témoignage, de la suite des événements.

Il importe cependant de signaler qu'on a cru, sur la foi d'un passage mal interprété de Matthieu de Paris, dont nous avons rétabli le véritable sens (8), que Châteauneuf était mort pendant l'action. Cette erreur d'interprétation a amené les historiens à suspecter l'ensemble du témoignage qui relatait cette mort. Nous avons dit plus haut qu'il s'agissait d'une lettre de Châteauneuf, écrite peu après la défaite de Gaza, et relatant les diverses phases du combat. Faut-il, comme on a tenté de le faire, nier qu'elle ait eu le grand-maître pour auteur, ou admettre que, s'il l'a véritablement écrite, il n'a pu la composer qu'une fois rendu à la liberté, et que par suite, la lettre ne parlant d'aucun événement postérieur à la bataille, le grand-maître a été relâché aussitôt après avoir été fait prisonnier ? Ces suppositions, légitimes si les doutes suscités par le passage incriminé étaient réels, tombent d'elles-mêmes par la constatation de la fausse interprétation du texte. Le ton général permet d'attribuer la lettre avec vraisemblance à Châteauneuf; certains détails même paraissent si personnels qu'il est difficile d'admettre qu'ils émanent de tout autre que de lui. D'autre part, rien en elle n'empêche de croire qu'elle ait été écrite par le grand-maître pendant sa captivité, sauf le manque de détails sur cette captivité elle-même. A peine peut-on y signaler une erreur : le texte fait mourir Philippe de Montfort sur le champ de bataille, tandis qu'en réalité il se réfugia à Acre (9). Mais tout cela ne suffit pas pour en refuser la paternité à Châteauneuf, et il n'y a aucune raison sérieuse de contester l'authenticité du document.

Terrifiées par la défaite de Gaza, Jérusalem, Naplouse et Hébron, dont les habitants avaient déjà subi de la part des Chorasmiens le pillage et le massacre, se rendirent sans combat ; Malek el Nacer Daoud, sultan du Crac (Petra Deserti), paya de la perte de ses états l'alliance qu'il avait conclue avec les Chrétiens. Seuls les châteaux de Safed et d'Ascalon se défendirent; ce dernier, dont les Hospitaliers avaient la garde, put résister à l'attaque des émirs Rokn ed Din Beïbars et Hossam ed Din, envoyés contre lui par le sultan d'Egypte (commencement de novembre 1244) (10). On vit les Chorasmiens pousser leur avant-garde jusqu'aux environs d'Acre et devant Jaifa. L'automne suivant (1245), la prise de Damas par les troupes égyptiennes, aidées des Chorasmiens, remit, comme au temps de Saladin et de Malek el Adel I, la Syrie et l'Egypte sous la domination unique du sultan d'Egypte Malek Saleh Nodjem ed Din Ayoub. En 1246, les soldats du sultan ne cessèrent de se montrer autour d'Ascalon, d'Acre et d'Athlith (Château-Pèlerin), menaçant journellement ces places d'un investissement. Tibériade tomba le^ 16 juin 1247 (11). Ascalon ne tarda pas à subir le même sort; malgré un secours d'hommes et d'approvisionnements, qu'une flottille, commandée par Balian d'Ibelin, réussit, à la faveur d'une tempête qui avait rompu le blocus établi par la flotte musulmane, à faire entrer dans le port, les Hospitaliers ne purent résister à la puissance des machines de guerre des assiégeants, et se rendirent le 15 octobre 1247 (12). Ainsi se trouvèrent compromis les résultats des expéditions de Thibaud de Champagne et de Richard : la Terre Sainte restait ouverte de deux côtés à toutes les attaques.

Pendant ces événements, la captivité de Châteauneuf se prolongeait, et les fonctions de grand-maître étaient exercées par Jean de Ronay. Celui-ci, dont nous trouvons, le 18 novembre 1241, la trace en qualité de commandeur de Tripoli (13), était grand-précepteur de l'Ordre au moment de la bataille de Gaza (17 octobre 1244), probablement même depuis l'avènement de

Châteauneuf au magistère (14) ; il prit, quand il fut investi du pouvoir suprême, le titre de lieutenant du grand-maître ou de vice-maître, et le porta de 1245 à 1250, comme en fait foi une série d'actes et de mentions qui s'échelonnent entre ces deux dates (15). S'il suppléa pendant toute cette période Châteauneuf, il devient hors de doute que celui-ci ne fut pas, comme on l'a supposé gratuitement, relâché au lendemain du désastre de Gaza (16), mais resta captif des Infidèles jusqu'à la libération générale des prisonniers chrétiens, le 17 octobre 1250.

Le danger couru par la Terre Sainte avait ému, une fois de plus, l'Occident. A défaut de l'empereur Frédéric II, que le S. Siège avait de nouveau excommunié et déposé (1239 et 1245), et dont le pape défendait avec la plus grande sévérité aux chrétiens de Palestine de favoriser les partisans et particulièrement le lieutenant en Terre Sainte Thomas, comte d'Acerra (17), le secours vint du roi de France, saint Louis, qui s'était croisé en décembre 1244 (18), avait pris la mer le 25 août 1248 à Aigues-Mortes, et avait débarqué à Chypre le 17 septembre. II amenait avec lui de nombreux pèlerins français, et parmi eux la reine Marguerite, sa femme, et les princes de la maison royale, le comte d'Artois et le comte d'Anjou, ses frères. A Chypre, le roi Henri I de Lusignan et les chevaliers chypriotes, les représentants des ordres militaires du Temple et de l'Hôpital (19), auxquels s'étaient joints un grand nombre de chevaliers de Terre Sainte, accueillirent sa venue avec un enthousiaste empressement. La nécessité de compléter les préparatifs de la croisade, d'en assurer les approvisionnements et les moyens de transport et d'en renforcer les contingents, et la détermination du plan de campagne retinrent les croisés dans l'île pendant l'automne de 1248, l'hiver et le printemps de 1249. En même temps, saint Louis nouait des négociations avec des ambassadeurs mongols, envoyés par le grand Khan, dont les propositions d'alliance, trop prématurées pour être suivies d'effet, trouvèrent cependant auprès du roi de France un accueil favorable. Le 13 mai 1249, on mit à la voile à destination des côtes d'Egypte; c'est là qu'on avait résolu de frapper la puissance musulmane, comme on l'avait déjà précédemment fait à plusieurs reprises; mais on laissait ignorer si l'objectif était Damiette ou Alexandrie, afin d'obliger le sultan à diviser ses troupes. Ce plan, tenté en 1168 et en 1218, préconisé par Innocent III lors de la grande croisade de 1204, et recommandé par les barons de Syrie en 1238 à Thibaut de Champagne, avait constamment rallié les suffrages des meilleurs esprits. L'occupation d'Alexandrie ou de Damiette ouvrait la route du Caire, et la conquête du Caire, en arrêtant les secours que Jérusalem et Damas tiraient d'Egypte, assurait le succès de l'invasion chrétienne en Syrie et la reprise de Jérusalem (20). Les croisés débarquèrent le 5 juin à Damiette, qu'ils occupèrent le lendemain; ils y attendirent jusqu'au 24 octobre l'arrivée d'Alphonse de Poitiers, frère du roi, et le 20 novembre l'armée chrétienne marcha sur le Caire. Après quelques combats heureux, la témérité du comte d'Artois amena la sanglante affaire de la Mansourah (8 février 1250), dans laquelle il trouva la mort avec l'élite des chevaliers français, des Templiers et des Hospitaliers (21). Ce fut Jean de Ronay qui eut le triste privilège d'annoncer au roi la mort de son frère (22). Trois jours après, une nouvelle bataille, dont le résultat indécis permit à saint Louis de conserver, comme dans la première rencontre, ses positions (11 février), marque le commencement des échecs que les Musulmans vont infliger aux croisés. Cette seconde bataille de la Mansourah fut particulièrement funeste aux Hospitaliers; ils y périrent tous, au dire d'un témoin contemporain, à l'exception de cinq d'entre eux, qui furent faits prisonniers; parmi les morts se trouvèrent le vice-maître Jean de Ronay (23) et le drapier de l'Ordre (24). A partir de ce moment les Sarrasins, renouvelant la tactique qui leur avait réussi en 1221, et que l'imprévoyance des Chrétiens leur rendit facile, parvinrent à couper le roi de sa base d'opérations; cernée de toutes parts, l'armée croisée fut contrainte de se rendre tout entière, le 6 avril 1250, et sa flotte tomba au pouvoir des Infidèles. Il n'y avait plus qu'à traiter; la paix fut conclue le 6 mai, pour dix ans : Damiette était restituée aux Musulmans, le roi relâché ce même jour, et les Sarrasins prenaient l'engagement de remettre en liberté, contre une rançon considérable, tous les chrétiens qu'ils détenaient en prison (25).

Revenu à Acre le 13 mai, saint Louis consacra tous ses soins à assurer la libération des prisonniers. On le pressait de retourner en France ; il n'en voulut rien faire avant d'avoir la certitude que le traité, en ce qui les concernait, serait intégralement exécuté. Le sultan de Damas lui fit alors proposer de s'allier à lui contre les Egyptiens; il déclina ces offres, quelque tentantes et avantageuses qu'elles parussent, pour ne pas donner aux Egyptiens motif de retenir les captifs. Pour hâter la libération de ceux-ci, il envoya deux fois en Egypte Jean de Valenciennes; grâce à ses efforts persévérants, vers le mois de septembre, un grand nombre de prisonniers, parmi lesquels se trouvaient 25 Hospitaliers et leur grand-maître Châteauneuf, furent relâchés, et arrivèrent à Acre le 17 octobre 1250 (26).

Saint Louis cependant ne se décidait pas à quitter la Terre Sainte. Le sultan de Damas et le sultan d'Egypte le pressaient tour à tour de s'allier avec eux, et chacun lui promettait des avantages considérables. Le roi hésitait à s'engager (27), et, tout en négociant, se consacrait à rétablir l'ordre et la discipline parmi les turbulents barons de Terre Sainte, à consolider les défenses des villes du royaume et à pousser quelques reconnaissances sur les points les plus menacés (28). Les tergiversations de saint Louis finirent par amener un rapprochement entre les sultans d'Egypte el de Damas (vers le 1 avril 1253), qui rendit à ce dernier toute liberté d'action contre les Chrétiens. La position du roi devenait des plus critiques; les Musulmans heureusement ne cherchèrent pas à pousser vivement les choses. Saint Louis avait songé à assiéger Naplouse (vers le 29 juin 1253), mais ne donna pas suite à ce dessein, que les Templiers et les Hospitaliers approuvaient, parce qu'on lui demanda de ne pas s'exposer personnellement dans cette expédition (29) ; il consentit cependant à autoriser, sans y prendre part, une chevauchée contre Banias ; celle-ci, vivement menée par les croisés français, qui s'avancèrent entre la ville et le château, par les barons de Syrie à l'aile gauche, les Templiers au centre et les Hospitaliers à l'extrême droite, fut couronnée de succès; mais la tentative, faite par le comte d'Eu avec le contingent allemand, de s'emparer du château d'Es Subaihah, qui dominait la ville à une demi-lieue de distance, échoua complètement (30). Le roi, se rendant compte de l'inutilité de ses efforts, comprit que son rôle était fini en Terre Sainte, et, douloureusement affecté de la nouvelle de la mort de sa mère Blanche de Castille, il se décida à s'embarquer à Acre (24 avril 1254) pour rentrer en France (31).

Le départ du roi de France laissait la Terre Sainte dans une position des plus critiques ; les négociations entamées restaient en suspens et ouvraient le champ aux incursions des Musulmans. Sur la frontière septentrionale, la principauté d'Antioche était dévastée et l'ennemi s'avançait jusque sous les murs de la ville (32). Il assiégeait Chastel Blanc (1254), dont il n'était repoussé que par les efforts combinés de Bohémond VI, des Templiers et des Hospitaliers (33). Autour d'Acre, il semait partout la terreur (34) ; une première trêve intervenait en 1255 entre Musulmans et Chrétiens pour dix ans, et assurait à ces derniers la possession du territoire situé entre le fleuve d'Arsur et les environs de Beirout (35). Le comté de Jaffa n'y avait pas été compris, dans le but de permettre aux Chrétiens d'organiser, sans rompre la paix, des chevauchées contre les Infidèles ; Geoffroy de Sargines, chef du contingent français resté en Palestine, profita de cette circonstance (5 janvier 1256) pour saccager le pays entre Gaza et Ascalon, et y faire une fructueuse razzia d'hommes, de bétail et de butin de toute sorte. Les Musulmans répondirent à cette agression en s'emparant, sur les territoires protégés par la trêve, d'une centaine d'Hospitaliers et de Templiers et de 4 000 bêtes de bétail, et en tentant (17 mars 1256) contre Jaffa une attaque infructueuse, qui leur coûta deux mille hommes. A la suite de cette campagne, une seconde trêve fut conclue pour dix ans entre les belligérants : les sultans de Damas et d'Egypte d'une part, et de l'autre les barons de Terre Sainte, les Templiers et Hospitaliers, le lieutenant du roi de France Geoffroy de Sargines et le comte de Jaffa, qui, cette fois, faisait cause commune avec les Chrétiens (36).

Délivrée du péril musulman, la Palestine retomba dans les querelles intestines qui la déchiraient depuis de longues années ; la menace de l'ennemi extérieur et la présence des princes d'Occident avaient seules réussi à les faire taire momentanément. Acre devint le théâtre d'une véritable guerre civile, à l'occasion des prétentions des Génois et des Vénitiens à la possession exclusive de l'église de S. Sabbas, indivise entre eux. La papauté avait cru d'abord (22 avril 1255) qu'en engageant l'abbé à vendre S. Sabbas aux Génois, elle étoufferait le conflit naissant (37), mais n'avait pas tardé (12 juillet 1255) à revenir sur le conseil qu'elle avait donné (38), si bien que les consuls vénitiens et génois produisirent simultanément des lettres apostoliques obtenues en faveur de chacune de leurs nations (39). Ce fut le signal des hostilités ; les belligérants, soutenus par des alliés passionnés, — car la Terre Sainte tout entière prit parti dans la querelle, — déchaînèrent sur terre et sur mer une guerre générale. Les Pisans, d'abord hésitants, et à leur exemple les Provençaux, les Languedociens et la population européenne de Syrie, se rangèrent du côté des Vénitiens par intérêt commercial et à cause des bonnes relations qu'ils avaient toujours entretenues avec eux. Les barons et les ordres militaires obéirent, pour déterminer leurs préférences, à des raisons politiques. Ceux qui, h l'exemple des Vénitiens, avaient reconnu les droits du jeune Hugues II de Lusignan à la couronne de Jérusalem, suivirent le parti de Venise : ce furent les barons de Syrie, sous la conduite du comte de Jaffa, Bohémond VI d'Antioche en qualité d'oncle du prétendant, les Templiers et les Teutoniques. Les Catalans et les Hospitaliers au contraire, partisans de Conradin, fils de Conrad IV, se groupèrent autour des Génois, auxquels se joignirent les habitants d'Acre et Philippe de Montfort, seigneur de Tyr, depuis longtemps ennemi de Venise. Les chrétiens grecs de Syrie, à cause de leurs attaches avec l'Hôpital, et Bertrand de Gibelet, à cause de son inimitié contre Bohémond VI, firent également cause commune avec les Génois (40). Il n'entre pas dans le plan de notre travail de raconter les opérations maritimes et militaires de la guerre entre Venise et Gênes. Il suffît d'indiquer le rôle qu'y jouèrent les Hospitaliers : retirés à la Ville Neuve aux environs d'Acre, ils devaient, avec le contingent réuni par Philippe de Montfort, attendre le succès de la flotte génoise et son arrivée devant Acre pour coopérer avec elle contre S. Jean d'Acre (41). L'échec complet de celle-ci (24 juin 1258) rendit ce plan impraticable et assura le triomphe des Vénitiens; le quartier génois d'Acre, ruiné par eux, fut partagé par leurs soins, et les Génois prisonniers conduits à Tyr ; ces mesures de rigueur marquèrent la fin des hostilités (42).

Peut-être convient-il de rattacher aux événements que nous venons de retracer l'affiliation à l'Ordre de la confrérie de S. Jacques en 1254. On sait l'importance qu'avaient dans la vie religieuse du moyen âge ces associations de prières, et le développement qu'elles avaient pris en Terre Sainte. A Acre, nous connaissons l'existence de la confrérie pisane du S. Esprit, qui desservait un hôpital (43), et de la célèbre confrérie de S. André, dont le rôle politique fut prépondérant dans la lutte d'influence soutenue par les barons de Syrie contre l'autorité de Frédéric II. Nous savons que les chrétiens grecs étaient groupés dans celle de S. Georges et de Bethléem (44). L'une d'elles, celle de S. Jacques, en se mettant sous la dépendance des Hospitaliers (février et août 1254) et en leur prêtant serment de fidélité, fut en échange admise, comme les confrères de l'Ordre, à participer à leurs prières, bonnes oeuvres et aumônes. Quelle était cette confrérie ? A en juger par les noms des prieurs qui la dirigeaient, et par le saint dont elle se réclamait, elle semble avoir été un groupement de chrétiens espagnols (45). Peut-être même, si on ajoute foi au témoignage de Sanudo (46), qui place la fameuse confrérie, généralement connue sous le nom de S. André, sous le patronage de S. Jacques, devrait-on l'identifier précisément avec celle de S. André. 11 se peut qu'après l'apaisement des troubles qui bouleversèrent la Terre Sainte à l'époque des prétentions de Frédéric II, la confrérie de S. André ait voulu faire oublier son passé en se réorganisant sous un « nouveau vocable, et que l'entrée dans ses rangs d'une majorité d'adhérents catalans l'ait déterminée à se rapprocher de l'Hôpital, puisque, dans le conflit qui éclata vers cette époque entre Venise et Pise, nous savons que les Espagnols et les Hospitaliers se rangèrent du côté des Pisans.

Le grand-maître Châteauneuf assista-t-il à la dernière phase de la guerre entre Gênes et Venise ? La question ne saurait-être résolue d'une façon absolue, les textes étant muets sur l'époque de sa mort. S'il est établi que le 9 octobre 1258 il était déjà remplacé par Hugues Revel (47), il est à peu près certain que le 20 février 1258 (48) il occupait encore le magistère. Sa mort se place donc dans l'espace d'environ sept mois qui sépare ces deux dates, sans qu'il soit actuellement possible de la préciser autrement ; il convient de remarquer qu'il serait étonnant que le premier document connu d'Hugues Revel eût précisément été rendu dans les premiers jours du nouveau magistère, et que la transmission des pouvoirs du grand-maître défunt au titulaire choisi, — quelque diligence qu'ait faite l'Ordre pour lui donner un successeur, — n'ait pas exigé un délai d'au moins quelques semaines. Dans ces conditions, il ne paraît pas vraisemblable que Châteauneuf soit mort plus tard que dans le courant de l'été ; s'il connut avant de mourir l'anéantissement de ses alliés les Génois, ce ne put être qu'à la veille même de sa mort.

Si, pendant les quinze années du magistère de Châteauneuf, l'Ordre fut constamment mêlé d'une façon directe aux luttes que les Chrétiens soutinrent contre les Musulmans, et s'il y joua le rôle actif que nous avons cherché à mettre en lumière, il convient également d'examiner quelle influence pendant cette période l'administration du grand-maître exerça, tant en Orient qu'en Occident, sur le développement intérieur de l'Hôpital. Des progrès des Hospitaliers en Occident, il y a peu de choses à dire. En France, ils se bornent à quelques donations, émanées du comte de Comminges, du sire d'Albret, de l'évêque de Cahors, de Béatrice de Provence, de Gaucher de Châtillon, de Jean le Sage, comte de Bourgogne et seigneur de Salins, et du duc de Lorraine (49); en Espagne, ils sont plus importants, et le plus notable est la fondation de la commanderie des soeurs Hospitalières d'Alguayre (50). Le roi d'Angleterre Henri III témoigne à l'Hôpital une faveur continue, qui se traduit par l'obtention de droits et de privilèges étendus (51).

Dans les pays allemands (52), en Bohême, en Moravie (53), en Pologne (54) et en Hongrie (55), l'extension de l'Ordre, déjà signalée depuis le début du XIII siècle, continue à se manifester ; particuliers, princes et souverains contribuent à l'assurer par leurs libéralités, par les avantages dont ils le font bénéficier ou qu'ils lui confirment; elle y apparaît avec plus d'intensité que partout ailleurs en Occident.

Mais c'est surtout en Orient que se produisent, en faveur des Hospitaliers, des accroissements de toute nature, qui, pour la plupart, se rattachent directement aux événements dont la Syrie fut le théâtre. On imagine facilement que, dans la détresse de la Terre Sainte, l'Ordre trouva souvent occasion, grâce aux capitaux qu'il recevait des commanderies occidentales, de conclure avec les habitants et barons du royaume des achats avantageux; on conçoit également qu'en échange de services rendus 'ou à rendre, ceux-ci l'aient gratifié de dons souvent importants, et qu'enfin sa puissance militaire, la seule avec celle des Templiers et des Teutoniques qui subsistât en Palestine, lui ait assuré un prestige et une autorité dont il bénéficia par des avantages qui, dans l'esprit de ceux qui les lui faisaient, étaient surtout destinés à récompenser la défense des intérêts politiques et religieux que la chrétienté lui confiait.

Dans ce dernier ordre d'idées se place, en première ligne, la cession aux Hospitaliers de l'abbaye du Mont-Thabor. Ruiné par les Sarrasins, le monastère était incapable de se relever par ses propres ressources ; sa position d'avant-garde, dans un pays qu'un traité, intervenu entre le sultan de Damas et les Chrétiens en 1255, venait de mettre sous la domination franque, exigeait impérieusement qu'il fût rebâti et fortifié, et devînt un point d'appui pour la défense du royaume de Jérusalem (56). Le pape Alexandre IV, comprenant cette nécessité, le donna aux Hospitaliers (1 avril 1255), à charge par eux d'assurer l'existence matérielle des moines et de l'abbé dépossédés, de le reconstruire et d'y entretenir une garnison permanente de quarante chevaliers (57). Une série d'actes nous fait assister à la prise de possession par Châteauneuf de l'abbaye et de ses biens et dépendances ; cette transmission s'effectua avec la plus grande régularité, sans protestation sérieuse de la part des intéressés et des commissaires pontificaux chargés de la surveiller, tant elle paraissait indispensable et profitable à la cause chrétienne. Les Hospitaliers se mirent immédiatement à l'oeuvre, payèrent les dettes de l'abbaye, fournirent aux moines le vivre et le vêtement, rétablirent l'exercice du culte, affermèrent les terres aux rois Syriens du voisinage, et mirent le couvent en état de défense (58).

Une donation analogue, inspirée par les mêmes motifs, leur attribua, l'année suivante (15janvier 1256), l'abbaye de S. Lazare de Béthanie (59); mais il n'en alla pas de même pour celle-ci que pour le Mont Thabor. Ils ne furent mis en possession des biens du monastère qu'en août 1259 (60). Les religieux dépossédés s'émurent alors, et, soutenus par le patriarche de Jérusalem, en appelèrent en cour de Rome; l'avènement du patriarche au trône pontifical sous le nom d'Urbain IV fit triompher leurs prétentions, et le nouveau pontife annula, le 17 septembre 1261, la décision de son prédécesseur (61).

A côté de ces accroissements de premier ordre, Châteauneuf sut acquérir à l'Hôpital, par don ou par achat, une série de possessions qui, sans avoir isolément une importance comparable à celle du Mont Thabor et de Béthanie, ne laissèrent pas par leur ensemble de constituer un noyau considérable, et d'augmenter notablement les domaines des Hospitaliers en Terre Sainte. A Acre surtout et aux alentours, les progrès furent remarquables ; aux maisons et terres, sises à Acre, que leur vendirent ou donnèrent Simon de la Chaîne, Nicolas d'Arco et Matthieu du Bourg (62), à l'autorisation d'élever deux nouvelles portes au couvent de l'Ordre, que leur octroya le roi Henri I de Lusignan (63), s'ajoutèrent, dans le voisinage de la ville et dans la plaine qui l'environnait, l'achat de terres au casal Blanc et près d'Acre, vendues par Jean et Simon de Treucis et par le seigneur d'Arsur Jean III d'Ibelin (64), et des dons de terres dans la plaine, près des murs et près du fleuve d'Acre (Nahr en Naaman), que leur firent Jean Marrain, Jean Coste, Guy et Nicolas de Roucy (65).

Dans la seigneurie de Césarée, Châteauneuf obtint en emphytéose perpétuelle de l'abbé de la Latine les casaux de Mondisder et de Tour Rouge, et des biens que l'abbaye possédait au casal Caco (Qaqoun), moyennant un cens annuel de 800 besants d'or. Cette emphytéose, promise dès 1236 pour le moment où les Templiers renonceraient à la location que l'abbé leur avait consentie de ces domaines, ne fut réalisée que le 7 août 1248 (66). Mais les progrès les plus notables de l'Ordre dans cette région furent dus à la bienveillance ininterrompue des seigneurs de Césarée à son égard. En décembre 1253, Jean l'Aleman et sa femme Marguerite vendent aux Hospitaliers le casal Damor, en avril 1255 celui de Châtillon (67). Le premier mai suivant, Jean l'Aleman leur cède les biens et maisons qu'il possédait à Acre, au lieu dit Rabat, à charge de servir une rente viagère de 600 besants à Isabelle, dame d'Adelon, sa belle-soeur, et à charge en outre de subventionner le service divin dans deux églises d'Acre, et à Jérusalem dans l'église du S. Sépulcre, quand la ville retombera au pouvoir des Chrétiens (68). En même temps, lui et sa femme donnent au grand-maître un droit de préemption sur le moulin Rout (territoire de Césarée), au cas où ils se décideraient à le vendre (69). En juin 1255, ils s'engagent à prendre toujours la défense de l'Ordre, auquel ils sont affiliés en qualité de confrères, et de soumettre à des arbitres les contestations qui pourraient s'élever entre eux et lui (70).

Au diocèse de Nazareth, les Hospitaliers achètent de Julien, seigneur de Sidon et de Beaufort, le casal Robert (août 1254) (71), et afferment à l'évêque de Nazareth pour dix ans les casaux de Rome, Romene, Cafrezeer et Cane Galilée (juillet 1255) (72).

Plus au nord, autour de Sidon, ils se rendent également acquéreurs de trois casaux, la Maroenie, Hanouf et Daraya, que leur cède le seigneur de Sidon (15 janvier 1257 ou 1258 (73), et obtiennent de celui-ci le droit de faire de nouvelles acquisitions dans sa seigneurie et la promesse qu'il les ratifiera (20 février 1257 ou 1258) (74). Au sud d'Acre, Jean de Rocherouge leur donne près de Naplouse le casal Eskas (75), et le seigneur de Blanche-garde leur vend deux casaux, Capharbole et Labores (76), situés probablement autour de cette dernière localité. Enfin, dans la principauté d'Antioche et dans le comté de Tripoli, ils étendent leur influence par des transactions de diverses sortes. A Tripoli, Guillaume de Gibelet leur accorde le droit de mouture à son moulin (août 1243), et Bohémond VI d'Antioche une concession d'eau et des avantages importants (mars 1256) (77); Hugues Barlais leur abandonne pour douze ans les revenus du casal de Remesque, près de Tripoli (1 mars 1254) (78); ils prennent sous leur protection Théodore et Georges de Laodicée avec leur famille, et cette protection, exercée par leur maison de Margat, est consentie moyennant un cens annuel payé par les protégés et la promesse que ceux-ci, s'ils meurent sans enfants, légueront à l'Ordre la moitié de leurs biens (28 novembre 1250) (79). Aux environs de Valénie, Hugues de la Chapelle et sa femme leur donnent une vigne (décembre 1248) (80). A Tortose, ils défendent leurs droits à des dîmes, que l'évêque leur contestait (81). Au comté de Tripoli et à Margat, ils se font reconnaître la possession des casaux des Fontaines, de la Mesquie et du Teres, par un accord arbitral qui met fin aux prétentions du Temple à ces domaines (31 mai 1243) (82). Du prince d'Antioche Bohémond VI, avec lequel ils étaient en contestations perpétuelles, ils provoquent une déclaration générale de renonciation à toutes les réclamations que lui et ses prédécesseurs avaient élevées contre l'Hôpital (avril 1256) (83).

A Chypre enfin, ils concluent avec l'archevêque de Nicosie, pour les dîmes perçues par eux dans sa ville épiscopale et dans son diocèse, une transaction (1 avril 1255) qui règle le passé et garantit pour l'avenir les droits de chacun (84).

Le tableau des progrès de l'Ordre en Orient, que nous venons d'esquisser, ne serait pas complet si nous ne signalions ici la solution d'une question qui intéressait particulièrement les Hospitaliers, celle de l'indemnité qu'ils réclamaient pour les dépenses faites à Ascalon pendant qu'ils en avaient la garde et la défense. On se rappelle qu'en quittant la Terre Sainte, en mai 1241, Richard de Cornouaille avait remis, au grand dépit des Templiers, la ville d'Ascalon, dont les murailles venaient d'être relevées, au représentant impérial en Syrie, mais que cette remise ne devait dans l'esprit de Richard être que provisoire. Aussi, dès qu'il revint en Occident, insista-t-il auprès de l'empereur Frédéric II pour que la garde du château fût confiée aux Hospitaliers. Ceux-ci, par les ressources militaires et financières dont ils disposaient, étaient plus que personne qualifiés pour assumer cette charge. Frédéric II le comprit, et leur abandonna, le 31 août 1243, le soin de défendre Ascalon, s'engageant à les indemniser des dépenses qu'entraînerait pour eux l'entretien de la garnison et des fortifications. Trois ans plus tard (19 février 1246), au moment du siège d'Ascalon par le sultan d'Egypte, le pape Innocent IV, à la sollicitation du même Richard, ordonna à l'archevêque de Nicosie et à l'évêque de Limisso, au cas où la garde du château serait enlevée aux Hospitaliers, à exiger du nouveau gardien le remboursement des frais faits par eux (85). L'hypothèse, prévue par le souverain pontife, se réalisa l'année suivante ; les Hospitaliers, assiégés dans Ascalon, évacuèrent le château, qui fut rasé. Jean d'Ibelin, comte de Jaffa et d'Ascalon, étant peu après rentré en possession de la ville, la question de l'indemnité, à laquelle les Hospitaliers avaient droit, se posa. Dès 1252, elle était virtuellement ouverte, à en juger par les termes assez vagues d'une bulle pontificale (86) ; en 1256, les parties acceptaient, pour la régler, le principe de l'arbitrage (87), et l'année suivante la solution intervenait. Jean d'Ibelin, afin de couvrir l'Ordre des dépenses qu'il avait supportées, lui abandonnait la propriété de 150 charuées de terre à prendre dans sa seigneurie d'Ascalon (janvier 1257) (88). Quelques jours plus tard (2 février 1257), il complétait sa précédente donation par celle de quatorze casaux, représentant 650 charuées de terre (89). Bien que le motif de cette nouvelle libéralité, qui semble avoir été faite sur des territoires qui n'étaient pas entièrement en sa possession, ne soit pas exprimé dans l'acte, il n'est pas téméraire de penser qu'il ne différait pas de celui de la première concession. Quoi qu'il en soit, Guillaume de Châteauneuf trouvait dans cet accroissement territorial une compensation, dont nous ne pouvons apprécier la valeur eu égard aux sacrifices qu'elle était destinée à indemniser, mais dont l'importance intrinsèque était à coup sûr considérable.

Il est assez difficile de porter un jugement d'ensemble sur le magistère de Châteauneuf. Exercé pendant une période particulièrement critique de l'histoire de la Terre Sainte, traversé par les six années de captivité du grand-maître, il se déroula au milieu des circonstances les plus défavorables, et cependant il eut pour le développement de l'Ordre des conséquences souvent heureuses, et en tout cas inespérées. Il les dut en grande partie à son chef, dont, au dire des historiographes de l'Hôpital, les qualités maîtresses furent la probité, la magnanimité et le courage. Faut-il ajouter une foi entière à ce panégyrique intéressé? La suite des éloges que ces historiographes décernent à Châteauneuf, et qui, s'ils sont exacts, ne peuvent en aucune façon se rapporter à lui, permettrait de suspecter leur véracité (90).

Mais rien dans ce que nous savons de la vie de Châteauneuf ne vient à l'encontre des vertus qu'on lui prête, et les résultats féconds de son administration, loin de les rendre suspectes, témoignent bien plutôt en leur faveur. On pouvait craindre que, dans le désarroi d'une situation presque désespérée, l'Ordre en subît le contrecoup et partageât la décadence des forces chrétiennes en Syrie. Nous avons vu qu'il n'en fut rien, et que Châteauneuf sut écarter le danger et consolider l'édifice ébranlé dont il avait la garde. obtenus pour eux.

Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
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Les Notes
1. Cartulaire II, nº 2067 et 2280.
2. Cartulaire II, nº 2296.
3. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 860-3.
4. Voir pour les sources qui relatent la bataille de Gaza, Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 864-6, notes.
5. Chronique de Salimbene 61.
6. Ce chiffre est donné par Matthieu de Paris (Chron. Majora, IV, 311, passage suspect). Il est de 26 d'après la Continuation de Rothelin [Ree. des hist, occid. des crois., II, 564) et d'après Matthieu de Paris (Chron. Majora, IV, 392), de 19 d'après la lettre de Chronique de Mailros (page 163) placent Châteauneuf parmi les morts.
7. Matthieu de Paris, Chronica Majora, IV, 307-311. Voir plus haut, page 188.
9. Matthieu de Paris, Chronica Majora, IV, 343.
10. La lettre, par laquelle le châtelain d'Ascalon demanda du secours, arriva à Acre le 22 novembre (Matthieu de Paris, Chron. Majora, IV, 343). Voir sur la défense d'Ascalon Djemal ed Din dans Michaud, Histoire des croisades, VII, 551.
11. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalemy 867.
12. Estoire d'Eracles et Contili, de Rothelin (Recueil des historiens occidentaux des croisades, II), 433 et 565; Gestes des Chiprois, 146; Florio Bustron, Chronique de l'ile de Chypre, 107. La date de jour est donnée par les Annales de Terre Sainte (Archives de l'Orient Latin, II, II, 442), et par Amadi (Chronique, 198).
13. Cartulaire, II, nº 2280.
14. Nous avons eu occasion de faire remarquer que le grand-maître, à son avènement, indiquait au chapitre général le grand-précepteur dont il désirait s'assurer le concours.
15. 3 avril 1245 (Cartulaire, II, nº 2353). — 25 mai et 7 août 1248 (Cartulaire, II, nº 2471 et 2482). — Vers le 15 mai 1250 (Cartulaire, II, nº 2521). Le 25 février 1251, une bulle donne encore ce titre à Jean de Ronay (Cartulaire, II, nº 2553), mais il convient d'observer qu'elle concerne une affaire engagée en cour de Rome pendant que Ronay était vice-maître, et que le 25 février 1251 le pape devait ignorer la mort de Ronay, survenue à la seconde bataille de la Mansourah (11 février 1250).
16. Rohricht, Regesta regni Hierosolymitani, 299, nº 1125.
17. Cartulaire, II, nos 2470 et 2471 (bulles du 25 mai 1248).
18. Les représentants du roi, assistés d'André Polin, prieur de France, et de Renaud de Vichier, précepteur du Temple en France, avaient nolisé à Marseille vingt navires pour le transport des croisés (19 août 1246), et seize navires à Gênes (octobre 1246) (Cartulaire, II, nº 2413 et 2425).
19. Les Gestes des Chiprois, p. 147, signalent la présence à Chypre, au moment de l'arrivée de saint Louis, des grands-maîtres du Temple et de l'Hôpital. En ce qui concerne l'Hôpital, il ne peut être question, comme le dit Rohricht (Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 876), de Guillaume de Châteauneuf, alors prisonnier des Sarrasins, mais il s'agit du vice-maître Jean de Ronay, dont la présence à Acre est constatée le 7 août 1248 {Cartulaire, II, nº 2482), et qui, remplissant alors les fonctions magistrales, a été considéré par le chroniqueur des Gestes comme le véritable grand-maître.
20. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 875-8; Mas-Latrie, Histoire de Chypre, I, 340-9.
21. Les sources contemporaines ne parlent que des Templiers, mais il est hors de doute que le contingent des Hospitaliers combattit à leurs côtés. On avait placé à l'avant-garde les ordres militaires, dont l'habitude de combattre les Musulmans inspirait confiance à l'armée chrétienne.
22. Joinville (Hist. de S. Louis, paragraphe 243) l'appelle Henri de Ronay, prévôt de l'Hôpital. Il faut reconnaître sous cette appellation et cette qualification erronées le vice-maitre préposé à l'administration de l'Ordre en l'absence du maître.
23. Lettre d'un Hospitalier, dans Matthieu de Paris, Chron. Majora, VI, additamenta, 191-7. Cf. Cartulaire, II, nº 2521. L'auteur dit d'abord que Jean de Ronay échappa à la mort, « excepto vice magistro et fratre Johanne de Bonay » [phrase qu'il faut de toute évidence rétablir ainsi : « excepto vice magistro fratre Johanne de Ronay »]; mais ensuite, dans une sorte de postscriptum, il ajoute : « El licet antea dixerimus quod vice magister Hospitalis captus fuerit vivus, audivimus postea quod occubuit cum draperio Hospitalis in conflictu ultimo. »
24. Peut-être Martin Sanchez, qui figure en cette qualité dans un acte du 7 août 1248 (Cartulaire, II, nº 2482).
25. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 881-2.
26. Cartulaire, II, nº 2540-1. — l'Estoire d'Eracles (p. 439) donne le chiffre total de 800 prisonniers délivrés, que la Continuation de Rothelin (ibid.. p. 626) répartit ainsi : le grand-maître et ses 25 chevaliers, 15 Templiers, 10 Teutoniques, 100 chevaliers et 600 autres captifs, hommes et femmes ; postérieurement saint Louis, en échange de 300 esclaves sarrasins qu'il libéra, aurait obtenu du sultan la remise d'environ 90 chevaliers chrétiens et de 2200 prisonniers, hommes et femmes. D'après les Annales d'Osney (p. 99), le sultan se serait fait armer chevalier par le grand-maître.
27. Il semble cependant que saint Louis ait conclu, entre le 30 mars et le 5 avril 1252, une trêve de quinze ans avec les Egyptiens, mais ait refusé de traiter avec le sultan d'Alep (Cartulaire, II, nº 2605).
28. C'est dans une de ces expéditions que Joinville, accompagné des Hospitaliers et des Templiers, secourut le grand-maître de l'ordre de S. Lazare, qui s'était fait battre dans une incursion contre Rainleh (Joinviile, Hist. de S. Louis, § 540-2).
29. Joinville, Hist. de S. Louis, §563-4.
30. Joinville, Hist., de S. Louis, § 571-5.
31. Joinville, Hist., de S. Louis, § 617. D'après une autre source, rembarquement du roi de France eut lieu le 25 (Annales de Terre Sainte, 446).
32. Rohricht, Reg. regni Hieros., 325.
33. Chron. de Lanercost, 60.
34. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 894.
35 Estoire d'Eracles et Contin. de Rothelin, 442 et 630.
36. Contin. de Rothelin, 630-3.
37. Bulle d'Innocent IV (Potthast, Reg. pont. Roman., II, nº 14347-8), du 27 juin 1251 ; bulle d'Alexandre IV (C. de la Roncière, Reg. d'Alexandre IV, I, nº 390-I), du 22 avril 1255, adressée au prieur de l'Hôpital d'Acre.
38. Cartulaire, II, nº 2749.
39. Marino Sanudo, Secreta fidelium crucis (Bongars, Gesta Dei per Francos, II), 220; Annales de Terre Sainte (Arch. de l'Orient Latin, II, n), 447; Chronique de Dandolo (Muratori, Script, rerum Italie, XII), 365.
40. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 897-900.
41. Gestes des Chiprois, 153.
42. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 902-3.
43. Elle reçut ses statuts de l'évêque d'Acre le 29 mai 1217, fut confirmée par une bulle du pape Alexandre IV le 15 mars 1255, et par d'autres bulles postérieures. (C. de la Roncière, Registres d'Alexandre IV, I, nº 346). Voir sur cette confrérie : Rohricht, Regesta regni Hierosolymitani nº 932 et 1034; Cartulaire, II, nº 2722, et III, nº 3105.
44. Gestes des Chiprois, 151.
45. Cartulaire, II, nº 2666 et 2689. Les prieurs de cette confrérie s'appellent, dans les actes qui nous sont parvenus : Mathieu de Pive, Exemène [Ximeno] de Sandave et Salvador de Daroqui.
46. Marino Sanudo, Secreta fidelium crucis, dans Bongars, Gesta Dei per Francos, II, 214. Remarquons que, par suite d'une erreur incompréhensible, Rohricht (Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 810, 815-6, 827, 832) a constamment donné à la confrérie de S. André le nom de confrérie de S. Adrien, qu'elle n'a jamais porté.
47. Cartulaire, II, nº 2902.
48. Si nous n'admettons pas absolument la date du 20 février 1258, c'est que l'acte qui la contient (Cartulaire, II, nº 2856) émane de la chancellerie du seigneur de Sidon, dont nous ignorons les habitudes diplomatiques. Il est cependant plus que probable qu'elle suivait le style de l'annonciation (25 mars) ou celui de pâques, et que par suite la date que nous proposons sous réserves se trouve justifiée.
49. Donations de Bertrand VI, comte de Comminges (29 août 1254); d'Amanieu V, sire d'Albert (27 février 1244) ; de l'évêque de Cahors (1245 ou 1246); de la comtesse de Provence (9 février 1246) ; de Gaucher de Châtillon, seigneur de S. Aignan (18 juillet 1247) : du comte de Bourgogne (avril 1252) ; de Matthieu II, duc de Lorraine (14 juillet 1244 et 1247). Voir Cartulaire, II, nº 2690, 2315, 2352, 2393, 2453. 2594, 2328 et 2433.
50. 23 juillet 1250. Fondation d'Alguayre (Cartulaire, II, nº 2528). Donations des rois de Castille (Cartulaire, II, nº 2412 et 2773). Donations des rois d'Aragon (Cartulaire, II, nº 2430, 2524, 2533, 2815 et 2867).
51. Cartulaire, II, nº 2324, 2537, 2571, 2646 et 2647.
52. Hospitaliers de Mirow : Nicolas I, comte de Werle (Cartulaire, II, nº 2286); de Lage et de Steinfurt : Othon II, comte de Tecklenbourg (Cartulaire, II, nº 2288, 2380 et 2575); de Haimbach : Othon II, comte palatin du Rhin et duc de Bavière (Cartulaire, II, nº 2312); de Wurtzbourg : Frédéric, comte de Castell (Cartulaire, II, nº 2389); de Nidda : Berthold, comte de Ziegenhain (Cartulaire, II, nº 2516); de Niederweisel (Cartulaire, II, nº 2886); de Villingen (Cartulaire, II, nº 2860 et 2882) ; d'Ueberlingen : Wolfrad le Vieux, comte de Veringen (Cartulaire, II, nº 2844); de Bubikon : Rodolphe II le Taciturne, comte de Habsbourg (Cartulaire, II, nº 2473) ; de Hohenrain : Godefroy I de Habsbourg (Cartulaire, II, nº 2804); de Leuggern (Cartulaire, II, nº 2655); de Fribourg en Brisgau : Henri de Schaffhouse (Cartulaire, II, nº 2635).
53. Bohême, Moravie et Silésie. Actes de Venceslas I, de Cunégonde et de Premysl-Ottakar II, rois et reine de Bohème et margraves de Moravie (Cartulaire, II, nº 2292, 2310, 2326, 2354, 2548, 2777, 2803, 2850). Acte d'Henri III, duc de Silésie (Cartulaire, II, nº 2696). Hospitaliers de Brûnn, et particulièrement incorporation à l'Ordre de l'hôpital du S. Esprit de Brûnn (Cartulaire, II, nº 2294, 2302, 2685 et 2549).
54. Actes de Boleslas V, duc de Cracovie et Sendomir (Cartulaire, II, nº 2325) ; de Boleslas II, duc de Silésie et Pologne (Cartulaire, II, nº 2578); de Premysl 1 et de Boleslas VI, ducs de Pologne (Cartulaire, II, nº 2592 et 2778).
55. Donation à l'Ordre par Bela IV, roi de Hongrie (2 juin 1247), de possessions étendues dans la Petite Valachie (Cartulaire, II, nº 2445).
56. On sait que ce traité, dont nous avons parlé plus haut (V. p. 198) abandonnait aux Chrétiens la région qui s'étendait depuis le fleuve d'Arsur au sud jusqu'aux environs de Beirout au nord, et était limitée à l'est par le cours du Jourdain.
57. Cartulaire, II, nº 1255.
58. Cartulaire, II, nº 2739, 2740, 2745, 2747, .2811, 2813, 2847, 2848 et 2859.
59. Cartulaire, II, nº 2781. Le 29 août 1259, soeur Philippa déclare que le grand-maître l'a reconnue comme prieure de l'abbaye de S. Lazare de Béthanie (Cartulaire, II, nº 2929).
60. 5 et 9 août 1259 (Cartulaire, II, nº 2925 et 2927).
61. Cartulaire, III, nº 2993. Cette révocation est attestée également par l'Estoire d'Eracles (Rec, des hist. occ. des crois., II, 445-6) et par les Annales de Terre Sainte (Arch. de l'Orient Latin, II, II, 449). Les Gestes des Chiprois (p. 166) ajoutent que la cession du Mont Thabor fut également rapportée ; c'est une erreur.
62. 19 août 1248 (Cartulaire, II, nº 2483) ; 22 décembre 1253 (Cartulaire, II, nº 2662); 1 mai 1255 (Cartulaire, II, nº 2733). Voir aussi un accord relatif à une maison d'Acre, intervenu entre l'évêque d'Acre et les Hospitaliers en avril 1257 (Cartulaire, II, nº 2865).
63. Juillet 1252 (Cartulaire, II, nº 2612).
64. 3 avril 1245 (Cartulaire, II, nº 2353); août 1255 (Cartulaire, II, nº 2753).
65. 11 février 1255 (Cartulaire, II, nº 2714); 19 mars 1255 (Cartulaire, II, nº 2721); 19 mars et 27 avril 1255 (Cartulaire, II, nº 2722).
66. Cartulaire, II, nº 2141 et 2482. Elle fut renouvelée, aux mêmes conditions, par Hugues Revel, le 29 octobre 1267 (Cartulaire, III, nº 3283).
67. Cartulaire, II, nº 2141 et 2725.
68. Cartulaire, II, nº 2732.
69. Cartulaire, II, nº 2731.
70. Cartulaire, II, nº 2738.
71. Cartulaire, II, nº 2688 et 2693.
72. Cartulaire, II, nº 2748. Cet acte fut complété, le 16 décembre 1258, par un nouvel accord entre l'Ordre et l'archevêque (Cartulaire, II, nº 2907). Des difficultés se produisirent par la suite à l'occasion de ces deux conventions. L'archevêque de Nazareth contesta la validité de la location, et prétendit que la vente du casal Robert avait été faite au préjudice de ses droits ; sur cette seconde prétention l'Ordre dut appeler (11 octobre 1261) son vendeur en garantie (Cartulaire, III, nº 2951). Un arbitrage intervint sur l'ensemble du différend, le 17 janvier 1263 ; il donnait pleinement raison aux Hospitaliers, mais accordait à l'archevêque de Nazareth comme compensation un domaine à Acre (curia), une indemnité de 4000 besants et une rente de 400 besants (Cartulaire, III, nº 3051). Quelques années plus tard (11 mars 1271), les parties contractantes se mirent d'accord pour annuler ce compromis, qui probablement ne satisfaisait aucune d'elles, et pour recourir à un nouvel arbitrage (Cartulaire, III, nº 3414).
73. Cartulaire, II, nº 2852.
74. Cartulaire, II, nº 2856.
75. 20 août 1244. (Cartulaire, II, nº 2330 et 2331).
76. 15 mars 1252 ou 1253 (Cartulaire, II, nº 2593).
77. Cartulaire, II, nº 2298 et 2801.
78. Cartulaire, II, nº 2670.
79. Cartulaire, II, nº 2545.
80. Cartulaire, II, nº 2492.
81. 25 février 1251 (Cartulaire, II, nº 2553).
82. Cartulaire, II, nº 2296.
83. Cartulaire, II, nº 2796 et 2807.
84. Cartulaire, II, nº 2762.
85. Cartulaire, II, nº 2301, 2308 et 2394. Cf. II, nº 2590.
86. 5 février 1252 (Cartulaire, II, nº 2587).
87. Cartulaire, II, nº 2810, 2816-7.
88. Cartulaire, II, nº 2815.
89. Cartulaire, II, nº 2853.
90. Dugdale, Monast. Anglic. VI, 797. On sait que les recueils des Statuts de l'Ordre contenaient une liste des grands-maîtres, réduite dans les plus anciens manuscrits à la simple énumération de ceux-ci, et complétée dans les moins anciens par quelques lignes consacrées à chacun d'eux. Ces additions, qui se retrouvent dans tous les manuscrits à partir du milieu du XIVe siècle sous une forme presque identique, revêtent ainsi un caractère officiel. Elles ne sont pas, pour cela, exemptes d'erreurs, et on peut constater que, pour le XIIe et la première moitié du XIIIe siècle, l'ordre même de la succession des grands-maîtres est souvent erroné. En ce qui concerne Châteauneuf, les historiographes de l'Hôpital, après avoir énuméré ses qualités, ajoutent : « Tempore cujus Templum suscepit residuum Hospitale, quod postea ipse emit a magistro Templi, qui suus frater erat, precio unius equi. » Il est difficile de conjecturer à quel événement cette phrase fait allusion, et même de la comprendre. Un manuscrit des Statuts du XVe siècle (Vienne, Bibl. imp. roy., nº 3323), qui développe la notice consacrée à Châteauneuf d'une façon, semble-t-il, assez fantaisiste, laisse entendre qu'il s'agit des reliefs de la table de l'Hôpital, auxquels le Temple avait droit. Le grand-maître aurait racheté, au prix d'un cheval, cette redevance aux Templiers. Quoi qu'il en soit, le fait ne doit pas être attribué à Châteauneuf, mais à Garin de Montaigu, qui passait pour être le frère de Pierre de Montaigu, grand-maître du Temple.

Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
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