Guillaume de Villaret. 26 mars 1296 — 23 novembre 1304
Quelques jours après la mort d'Eudes des Pins, le 26 mars 1296, Guillaume de Villaret était proclamé grand-maître par le chapitre général réuni à Limisso (1). C'était un des personnages les plus en vue de l'Ordre ; l'expérience qu'il avait acquise par un long exercice des fonctions administratives les plus élevées justifiait le choix et la confiance dont il fut l'objet. D'abord drapier (après le 28 octobre 1266 et jusqu'en juin 1270) (2), puis lieutenant du prieuré de S. Gilles (1269 et 1270) (3), tout en conservant la charge de drapier, il devint prieur de S. Gilles vers 1271 (4), et fut en outre chargé par le S. Siège d'administrer le Comtat Venaissin. Il occupa la charge de recteur du Comtat depuis le 27 avril 1274 jusqu'à une époque assez difficile à préciser, qui se place entre le 29 mars 1284 et le 19 octobre 1287 (5). Nous savons que son administration du Comtat fut à la fois ferme et juste, et qu'il s'y montra organisateur de premier ordre. Par ses soins la domination du S. Siège, fort compromise avant lui, fut affermie, les évoques ramenés à l'obéissance et la sécurité assurée par un ensemble d'excellentes mesures de police (6). Prieur, pendant vingt-cinq ans, du prieuré le plus important de l'Hôpital, mêlé par ses fonctions à la vie politique et administrative de la province la plus riche de l'Ordre, intermédiaire officiel des relations que les puissances occidentales entretenaient avec l'Hôpital et la Terre Sainte, et des rapports quotidiens entre les Hospitaliers d'outre-mer et le siège de l'Ordre, très écouté en cour de Rome, personnellement « coneu des roys et des barons et des princes et aymé d'eaus » (7), il s'était acquis une notoriété qui le désignait aux suffrages du chapitre. Son élection, après le gouvernement malheureux de ses deux prédécesseurs, fut accueillie avec la faveur la plus marquée et l'espoir qu'elle ouvrirait aux destinées de l'Hôpital une ère de postérité et de relèvement.La famille de Villaret appartenait au midi de la France, et sans aucun doute au ressort du prieuré de S. Gilles. Nous avons à diverses reprises constaté que les titulaires des fonctions prieurales étaient choisis parmi les chevaliers originaires du prieuré dont on leur confiait l'administration. Rien n'autorise à croire qu'une exception à cette règle ait été faite pour Guillaume de Villaret. Les Villaret étaient particulièrement attachés à l'Ordre, avec lequel ils entretenaient des relations si continues et si étroites que plusieurs de ses membres y occupèrent en môme temps les premières charges. Jourdaine fut prieure des Hospitalières de Fieux en 1308 (8), Benoîte, nièce de Guillaume, religieuse de Sigena en 1300 (9), et Foulques, frère ou plutôt neveu de celui-ci, fut, après une carrière brillante au service de l'Hôpital, appelé à recueillir la succession du grand-maître (10).
Guillaume de Villaret apprit en Provence son élection au magistère. A la notification qui lui en fut faite était jointe une lettre du chapitre général, en date du 3 avril 1296, signalant à l'attention du nouvel élu les abus qui s'étaient glissés dans l'Ordre, et l'engageant à les répudier. Les grands-maîtres, en effet, s'étaient habitués à étendre leurs attributions au détriment de celles du chapitre général. De leur propre autorité, ils « mandaient et ramandaient desordenéement et non deuement » les frères de l'Hôpital, n'observaient pas les ordonnances capitulaires, donnaient aux chevaliers des ordres directs sans les leur faire transmettre par la voie hiérarchique des prieurs, s'attribuaient « par, convoitise », sous le nom de chambres, tantôt les revenus d'un prieuré, tantôt les revenus d'une commanderie dans chaque prieuré, sans l'assentiment du chapitre, s'emparaient du produit des offices concédés par le chapitre aux baillis, dépensaient « pour acquerre glorie temporel » l'argent des pauvres et des malades, et par d'incessantes demandes pécuniaires, que les prieurs n'osaient refuser, obligeaient ceux-ci à engager les biens de leurs prieurés (11). L'Ordre, en mettant Villaret à sa tète, ne doutait pas que le nouveau grand-maître ne continuât les traditions de sage administration dont il avait fait preuve comme prieur de S. Gilles et comme administrateur pontifical du Comtat, et ne réformât les errements condamnables de ses prédécesseurs.
La nouvelle de son élection devait, semble-t-il, engager Villaret à hâter son départ pour l'Orient et à regagner Chypre, où sa présence était désirée et attendue. Il n'en fut rien cependant. Villaret continua à résider en Occident et à diriger de là les affaires de l'Ordre. Sa persistance à rester en Provence s'explique par la facilité qu'il trouvait à se tenir en rapports directs avec les puissances occidentales et avec le S. Siège, à négocier les projets d'intervention en Terre Sainte que la papauté et l'Hôpital n'avaient cessé de poursuivre et qu'ils espéraient faire aboutir, à organiser les envois de numéraire, d'approvisionnements et de troupes, dont les Hospitaliers réfugiés à Chypre avaient le plus pressant besoin. Il ne faut pas oublier que l'Ordre était alors en pleine révolution : on sentait un impérieux besoin de réformes fondamentales, sans savoir au juste en quoi elles devraient consister; on se demandait s'il convenait de rester à Chypre, ou même dans le Levant, ou s'il ne valait pas mieux se retirer définitivement en Occident. Le grand-maître comprit qu'il rendrait plus de services aux Hospitaliers en prolongeant son séjour en Occident qu'en s'embarquant pour Chypre, et il resta en Provence.
Quelle que fut la valeur des considérations auxquelles Villaret obéit, elles soulevèrent à Chypre, au sein du conseil de l'Ordre, un mécontentement qui grandit à mesure que l'absence du grand-maître se prolongea. II éclata quand, plus de trois ans après l'élection (mai-juin 1299), on apprit par une lettre magistrale, apportée par frère Jean de Toulouse, que le chapitre général était convoqué pour le 1 août 1300, non à Chypre, mais à Avignon; cette mesure indiquait la ferme intention du grand-maître de ne pas venir au siège de l'Ordre, et de ne tenir aucun compte du conseil que, deux ans auparavant, les chevaliers, réunis en chapitre à Marseille (1297), lui avaient respectueusement donné de « passer outremer » en août 1299. On conçoit l'émotion que l'annonce de ces résolutions fit naître parmi les hauts dignitaires de l'Hôpital, et on ne peut s'empêcher de la partager, bien que, pour tout esprit indépendant, la présence de Villaret fût assurément mille fois plus utile en Occident qu'à Limisso.
Ni l'insistance réitérée des chevaliers, ni la supplique qu'ils avaient adressée au pape pour demander le retour de Villaret à Chypre, — supplique que le souverain pontife avait favorablement accueillie, — n'avaient ébranlé la décision du grand-maître. A toutes leurs sollicitations il avait répondu que sa présence était indispensable en Occident pour empêcher « les extorcions et exactions de princes et seignors terriens » contre l'Ordre, et pour porter remède aux infirmités temporelles et spirituelles dont la religion souffrait. Il avait, pour justifier à ses propres yeux sa résolution, une excellente excuse. Sachant que sa conduite serait déclarée contraire aux statuts de l'Hôpital, comme elle le fut du reste, il pouvait à juste titre se dire que, dans le désarroi général auquel l'Hôpital était en proie par suite de la perte de la Terre Sainte, tous les statuts, établissements et règlements antérieurs se trouvant virtuellement abrogés, on aurait mauvaise grâce à l'accuser de les avoir enfreints.
Quand on apprit à Chypre que le voyage de Villaret était indéfiniment ajourné, le conseil de l'Ordre s'assembla; sous le coup d'une profonde tristesse, il résolut d'envoyer une ambassade au grand-maître pour tenter un dernier effort, et chargea frère Guillaume de Chaus et Jean de Laodicée, prieur conventuel, de lui porter les doléances du couvent. Guillaume de Chaus et Jean de Laodicée partirent, munis d'un sauf-conduit donné par le couvent (11), d'une lettre pour le grand-maître (12) et de lettres pour les prieurs, baillis et frères de l'Ordre, destinées à les mettre au courant de l'objet de l'ambassade et à les prier de joindre leurs efforts à ceux des envoyés pour la faire réussir (13). Ils devaient, en traversant l'Italie, voir personnellement les divers prieurs, les intéresser au but poursuivi, et obtenir de chacun d'eux une démarche directe dans le même sens, sous forme de requête au grand-maître. Ils étaient autorisés à faire des ouvertures à quiconque leur semblerait apte à seconder efficacement leur mission (14).
Ils avaient ordre, à leur arrivée dans le ressort du prieuré de S. Gilles, de rejoindre le grand-maître et d'obtenir une audience; on leur traçait avec les détails les plus précis la conduite qu'ils avaient à tenir si Villaret cherchait à se dérober, ou si, après les avoir entendus, il différait sa réponse ; on leur indiquait dans ces deux cas les influences à faire agir pour forcer la main au grand-maître. Le cérémonial de l'audience elle-même était minutieusement prévu : attitude respectueuse des envoyés devant Villaret, présentation des lettres de créance, remise de la supplique, exposé verbal des doléances de l'Ordre, et, suivant l'accueil fait à cet exposé, remerciements au grand-maître, ou prière de l'examiner à loisir et avec bienveillance. On prévoyait que la démarche des envoyés soulèverait la colère de Villaret, et on les mettait en garde contre la possibilité d'un éclat de sa part.
La supplique et les instructions (15), qui nous ont été conservées, méritent de retenir notre attention. Elles précisent, en effet, les griefs des chevaliers contre leur chef et les arguments de fait et de droit que ceux-ci invoquaient pour le faire revenir sur sa décision. Ces griefs se réduisaient à un seul point, la convocation du chapitre général à Avignon et l'obstination de Villaret à ne pas passer en Orient. Le grand-maître avait donné deux excuses à sa présence en Occident : la première était la nécessité de réprimer les empiétements des princes et seigneurs terriens contre l'Ordre ; on lui fit observer qu'avant lui pareille situation s'était maintes fois présentée, et que les prieurs étaient, alors comme sous son magistère, armés de pouvoirs assez étendus pour y porter remède, sans même qu'il fût nécessaire, pour mettre un terme à ces abus, de convoquer, comme cela eut lieu en 1297, une assemblée à Avignon et un chapitre à Marseille ; on ajoutait que depuis cette époque aucun fait nouveau, dans cet ordre d'idées, ne s'était produit qui justifiât la tenue d'un nouveau chapitre, puisque la récente rébellion des chevaliers castillans, prétexte de la nouvelle convocation, pouvait et devait être réprimée par la seule autorité du grand-maître ou d'un représentant envoyé par lui en Castille. La seconde excuse alléguée par Villaret était le manque d'argent pour faire « un passage honorable » ; ilavait, disait-il, compté pour l'accomplir sur le mortuaire du grand-commandeur Boniface de Calamandracen, que le pape avait retenu. On lui répondit que ce motif n'existait plus, le S. Siège ayant consenti à lui restituer de ce chef 50 000 florins, et que, cette restitution n'eût-elle pas eu lieu, il eût pu prélever sur les responsions d'Angleterre l'argent nécessaire à son passage, ou le trouver dans les revenus du prieuré de S. Gilles, qu'il avait sagement administré durant trente ans, et dont il n'avait distrait que deux fois les frais de son passage en Terre Sainte, tandis que les usages de l'Hôpital l'obligeaient, pendant cette période, à six voyages au siège de l'Ordre.
Contre la légalité de la convocation du chapitre à Avignon, les envoyés devaient faire valoir les arguments suivants : le pouvoir de tenir chapitre étant, selon les usages de l'Hôpital, commun au grand-maître et au couvent, Villaret n'avait pas le droit de le convoquer de sa propre autorité; ce chapitre ne pouvait se tenir qu'au siège de l'Ordre, l'établissement de Margat, — sur lequel s'appuyait Villaret pour faire les convocations, — spécifiant que, dans le cas où le maître et son conseil se trouveraient réunis, le maître devait mener au chapitre les représentants des provinces et les chevaliers les plus expérimentés, ce qu'il n'aurait pas eu à faire s'il eût été autorisé à convoquer le chapitre au lieu où il se trouvait. On citait de nombreux exemples de chapitres réunis au royaume de Jérusalem, siège de l'Ordre, pendant que le grand-maître en était éloigné, et convoqués par le maréchal et le couvent en son absence. Une seule exception avait été faite par Alphonse de Portugal, qui avait tenu chapitre à Margat (16), et cette dérogation lui avait coûté le magistère ; une seconde exception, due à Villaret lui-même, qui avait convoqué le chapitre à Marseille, avait eu des conséquences non moins funestes, car elle avait fait naître « l'esclandre d'Espagne », dont nous venons de parler. Il n'était donc pas douteux que Chypre, devenue depuis la perte de la Terre Sainte le séjour officiel de l'Ordre, était qualifiée pour la tenue du chapitre. Les convocations en outre, directement faites par le grand-maître, étaient illégales, puisqu'en l'absence de celui-ci il appartenait au maréchal et au couvent de les faire. Pour corroborer cette façon de voir, Jean de Chaus et Jean de Laodicée étaient porteurs d'une requête du maréchal et du couvent, qui demandaient « esgart de frères », c'est-à dire examen judiciaire, pour déterminer si la convocation était légale et devait être obéie (17). On remarquait enfin que rassemblée de Marseille en 1297, appelée à se prononcer sur l'opportunité de la tenue d'un chapitre à Avignon, avait unanimement protesté contre la violation des statuts promulgués à Margat, et qu'en ne convoquant pas le chapitre à Chypre, on méconnaissait l'obligation statutaire de rappeler, tous les cinq ans, les prieurs devant le grand-maître et le couvent, qui seuls, par leur accord, pouvaient valablement renouveler leurs pouvoirs.
L'argumentation juridique des requérants étant inattaquable, Guillaume de Villaret s'inclina devant elle, et le couvent obtint gain de cause. Il est probable que le grand-maître ne céda pas sans amertume ; mais il se résigna à obéir, et le chapitre fut tenu à Limisso le 5 novembre 1300, en présence de Villaret (18), très probablement aussitôt après son retour, car nous savons qu'il était encore à Nîmes le 27 juillet (19).
De Chypre, Guillaume de Villaret ne retourna plus en Occident. Nous savons cependant qu'en 1302 il songea à l'éventualité d'un nouveau voyage, sous le prétexte que le climat de l'île ne convenait pas à sa santé ; le roi d'Aragon, informé de ce projet, l'assura de l'accueil cordial qu'il lui réservait au cas où il y donnerait suite (20). Mais les événements politiques et militaires le retinrent en Orient. Les Mongols, encouragés par les Latins et unis aux Arméniens, avaient repris la campagne contre les Musulmans. Vainqueurs à Emesse (1299), ils avaient mis la domination égyptienne en Syrie dans une fâcheuse posture, et les Chrétiens avaient songé à profiter de cet abaissement des Infidèles (21). Au moment même où Villaret arrivait à Chypre (juin 1300), le roi Henri II de Lusignan, les Hospitaliers et les Templiers envoyaient une escadre, composée de 13 navires, en vue de Rosette en Egypte, pillaient le pays jusque vers Alexandrie et capturaient un navire ennemi; en même temps, Amaury de Lusignan, seigneur de Tyr, puis les Templiers et les Hospitaliers s'établissaient dans l'île d'Ara-dus, en face de Tortose ; ces derniers s'avançaient même jusqu'à Maraclée, mais la retraite des Mongols, qui devaient appuyer par terre ce mouvement, les obligeait à quitter leurs positions (22). Les Chrétiens cependant, à la sollicitation des Mongols, réoccupèrent l'île ; l'année suivante, les Templiers y construisirent une tour fortifiée, mais, assiégés par une flottille musulmane, ils durent se rendre le 22 octobre 1302 (23). Il semble que si les Latins d'Orient eussent à ce moment été secourus par l'Occident, ils eussent pu mettre en péril la puissance musulmane en Syrie, et peut-être reconquérir la Terre Sainte ; il eût fallu, pour obtenir ce résultat, une intervention des puissances occidentales, à laquelle toutes songeaient, — nous en avons pour preuve les nombreux projets de croisade qui virent le jour à ce moment, — mais qu'aucune d'elles ne se décidait à tenter. Il eût fallu aussi que l'alliance mongole, que les Chrétiens escomptaient, mais qu'ils n'eurent pas l'occasion d'éprouver, répondît aux espérances qu'elle faisait concevoir, espérances qui paraissent aux esprits impartiaux hors de proportion avec les résultats qu'elle aurait donnés. Quoi qu'il en soit, on laissa passer, sans en profiter, une occasion qui ne se représenta plus.
Le séjour cependant de Villaret en Occident, que les chevaliers lui avaient si amèrement reproché, eut pour l'Ordre d'heureuses conséquences. Le grand-maître put exercer son influence personnelle, plus efficacement qu'il ne l'eût fait en Orient, pour obtenir des princes, des particuliers et du S. Siège nombre d'avantages importants. Son intervention, tant pour aplanir les contestations pendantes que pour provoquer de nouvelles libéralités, fut souvent couronnée de succès. C'est à ses efforts qu'est due l'organisation définitive des Hospitalières à Beaulieu, à Fieux et à la Celle (24); c'est aux excellentes relations qu'il entretenait en Provence (25), en Espagne (26) et en Portugal (27) que le développement de l'Hôpital dans ces régions peut être attribué. Mais c'est surtout de la bienveillance de la cour de Rome qu'il tira le profit le plus considérable. Sollicité par Boniface VIII de prendre parti contre les Colonna, il prêta au S. Siège douze mille florins d'or (28). En échange de ce service, et grâce à la faveur dont il jouissait auprès du souverain pontife, il réussit à faire incorporer à son Ordre un grand nombre d'hôpitaux et de monastères, incapables de se suffire à eux-mêmes avec leurs seules ressources. En acceptant ces incorporations, il sauvait d'une ruine certaine les établissements menacés de disparaître, et l'Ordre trouvait en même temps, dans ces augmentations territoriales, l'occasion de profitables accroissements. C'est ainsi que l'hôpital d'Aubrac (diocèse de Rodez), dont les fourrages étaient utiles pour la nourriture de la cavalerie entretenue à Chypre (31 janvier 1297) (29), l'hôpital de S. Samson de Douai (14 novembre 1299), la succursale de l'hôpital de S. Samson de Constantinople (30) et un hôpital situé sur les rives du Var (11 avril 1300) (31) furent, par les soins de Villaret, rattachés à l'Ordre.
Le Saint Siège fut également heureux de sauver, en les abandonnant aux Hospitaliers, les monastères bénédictins de S. Ange del Palazzo au diocèse de Guardia Alfiera (22 septembre 1297) (32), de la Trinité de Venosa (22 septembre 1297) (33), de S. Michel de Burgo au diocèse de Zamora (11 avril 1390) (34), et la maison des frères Sachets à Bordeaux (23 mars 1299) (35). En même temps, Boniface VIII renouvelait les privilèges que l'Hôpital tenait des papes ses prédécesseurs (36), lui en concédait de nouveaux (37), et lui confirmait le patronage d'églises et la possession de maisons et de châteaux pour lesquels son assentiment était indispensable (38). Vis à vis des princes et des rois, le rôle de Villaret ne fut pas moins efficace. C'est surtout pour défendre contre leurs empiétements les possessions de l'Ordre qu'il différa son retour à Chypre, et si les traces de son activité en ce sens ne nous ont pas été conservées, rien cependant n'autorise à penser que ses efforts furent vains. Les chartes d'amortissement qu'il obtint de Philippe le Bel indiquent le souci qu'il eut de faire reconnaître et affirmer les libéralités dont l'Hôpital avait été l'objet en France; les souverains apportant généralement peu d'empressement à ratifier ces amortissements, qui consacraient la constitution de biens de main morte, Villaret dut faire preuve, pour les faire accepter par la chancellerie royale de France, de beaucoup d'activité et d'insistance (39).
Dans les pays de langue allemande, le mouvement d'expansion, déjà signalé sous le magistère de ses prédécesseurs, se poursuivit sous le sien. Doit-on faire honneur de ce résultat à l'initiative du grand-maître ? Il n'est pas impossible qu'elle ait contribué à l'assurer dans une certaine mesure. On peut admettre qu'elle le favorisa, mais elle n'en fut pas le facteur principal. L'Ordre progressa dans ces régions par l'action continue d'une force dont nous avons déjà signalé la naissance, et dont nous constatons ici, sans pouvoir l'expliquer, l'extraordinaire développement (40).
Une des préoccupations les plus graves du grand-maître était celle du ravitaillement de l'Ordre à Chypre. Les ressources de File étant insuffisantes, il fallait de toute nécessité y suppléer par l'envoi régulier de convois venus de l'Occident. Sans parler des navires de l'Ordre qui, deux fois par an, transportaient en Orient les chevaliers et leurs bagages, les importations en grains, vivres et fourrages devaient venir d'ailleurs. Le sud de l'Italie avait été de tous temps le grenier auquel les Hospitaliers avaient coutume de demander ce qui leur faisait défaut. Mais les souverains napolitains, très protectionnistes, défendaient d'une façon générale les exportations, dans la crainte d'affamer leurs états au profit de leurs compétiteurs de Sicile. Ils consentaient à faire, en faveur des Hospitaliers et du but qu'ils poursuivaient, des exceptions à leur règle de conduite, mais les entouraient des restrictions et des précautions les plus minutieuses. Villaret, en présence de cette situation, dut constamment agir, par lui-même ou par ses représentants, dans l'Italie Méridionale sur les princes de la maison d'Anjou pour arracher des autorisations, successives et limitées, d'importations à Chypre de grains, de légumes, de vivres, de chevaux, de mulets, etc., et des exemptions des droits de sortie pour les marchandises exportées. Ces demandes réitérées, adressées à la cour de Naples, et le renouvellement de celles qui avaient été précédemment accueillies l'occupent d'une façon ininterrompue pendant toute la durée de son magistère. S'il obtient presque toujours ce qu'il sollicite, il n'arrive jamais à se faire concéder une autorisation générale ; l'avenir n'est jamais assuré d'une façon permanente, et le ravitaillement de l'Ordre reste à la merci d'un caprice du roi ou d'un événement de force majeure (41).
A côté de l'administration extérieure, Guillaume de Villaret ne négligea pas le gouvernement intérieur de l'Hôpital. Dans les mesures qu'il prit sur ce point il s'appuya, avec une bonne foi et un empressement qu'il convient de signaler, et que les débuts de son magistère étaient loin de faire espérer, sur l'autorité du chapitre général. Tous les ans, de 1300 à 1304, il le réunit et édicta, de concert avec lui, de nombreuses et importantes ordonnances (42). La fréquence de ces tenues s'explique par les abus qui, pendant la période troublée des derniers temps du royaume de Jérusalem, s'étaient glissés dans l'Ordre, et surtout par la situation nouvelle que l'établissement des Hospitaliers à Chypre venait de créer ; les cadres étroits, dans lesquels la vie conventuelle avait jusqu'alors été renfermée, se rompaient sous l'influence de circonstances imprévues, et demandaient à être élargis et appropriés à des besoins nouveaux, nés de la force des choses. Les décisions capitulaires dues à Guillaume de Villaret revêtent ce double caractère. Les historiographes officiels de l'Hôpital ont pu sans exagération en louer la promulgation et en attribuer l'initiative et l'honneur au grand-maître (43).
Sans entrer ici dans le détail de toutes les ordonnances rendues de 1300 à 1304, il importe d'en dégager l'esprit et d'en indiquer les dispositions nouvelles. Les prescriptions sur la vie conventuelle et sur le costume des frères y tiennent une large place, l'attribution des biens des frères décédés soit au grand-maître, soit aux grands-officiers de l'Ordre, suivant la qualité du défunt et les circonstances dans lesquelles s'est produit le décès, y sont l'objet d'une réglementation fréquente et minutieuse ; mais là n'est pas pour nous l'intérêt des réformes accomplies par Villaret. Celles qui doivent retenir notre attention sont relatives : en première ligne, aux pouvoirs du chapitre général, que le grand-maitre, au début de son magistère, avait été disposé à restreindre, mais auxquels mieux inspiré il consentit à rendre leur ancienne étendue. Dans ce sens, on proclama que le chapitre général devait se tenir à Limisso (44), on autorisa la prolongation de la session ordinaire pendant une période maximum de 10 jours, durant laquelle le grand-maître pouvait faire prendre de nouvelles résolutions et exécuter celles dont il avait été chargé par le chapitre (45), et on annula les statuts promulgués aux chapitres irrégulièrement assemblés en 1297 à Avignon et à Marseille (46). Pour éviter les abus dans les nominations aux dignités, on décida que seul le chapitre prendrait connaissance des recommandations émanées des personnes étrangères à l'Ordre (47). Pour empêcher la faveur de se porter sur certains dignitaires au détriment des autres, les prieurs ne furent autorisés à posséder que trois chambres prieurales (48), et ne purent être titulaires que d'un seul prieuré, sauf en Allemagne (49) ; mais, cette dernière prohibition ayant paru excessive, un statut subséquent l'annula (50). L'établissement de l'Hôpital à Chypre ayant créé des besoins nouveaux, un second ordre de décisions eut pour objet d'y répondre : réorganisation à Chypre des services, offices secondaires et approvisionnements, dont le siège avait été à Acre ; le Manueth d'Acre fut remplacé par le Colos de Chypre (51). On régla également à nouveau l'état de maison du grand-maître et des grands-officiers (52), le nombre des chevaliers qui devaient résider en permanence au couvent à Limisso, et le nombre de celui des prieurs qui devaient y être convoqués. Mais cette détermination n'alla pas sans quelques hésitations ; les chiffres primitivement adoptés furent ultérieurement modifiés (53). Enfin l'évolution subie par l'Ordre nécessita un remaniement dans les attributions des grands-officiers. A la création relativement récente de la marine de l'Hôpital avait correspondu la création de l'amiral ; il fallut préciser les pouvoirs de ce nouveau dignitaire (54) ; le rôle du turcoplier ayant également grandi, le chapitre général se réserva le droit de le désigner (55) ; enfin les fonctions du maréchal, qui prenaient une importance de jour en jour plus considérable, furent l'objet d'une série de dispositions qui consacrèrent l'extension de sa charge (56). Secondé parle chapitre général, Villaret déploya, pour rétablir l'organisation et le fonctionnement de l'Ordre, une activité et un sens pratique dont il n'est que juste de lui attribuer le mérite.
La date exacte de la mort de Guillaume de Villaret est inconnue ; elle se place entre le 23 novembre 1304 (57) et le 3 novembre 1305 (58), sans qu'il soit possible de la préciser davantage. Nous ignorons les circonstances dans lesquelles elle se produisit, mais il est fort probable que le grand-maître mourut de vieillesse, la longue carrière que nous l'avons vu parcourir prouvant qu'il atteignit un âge avancé.
Nous ne pouvons que souscrire au jugement généralement porté sur le magistère de Villaret, et reconnaître les éminentes qualités d'administrateur du grand-maître. Gomme chef du prieuré de S. Gilles, et plus tard comme chef suprême de l'Ordre, Villaret fit preuve d'une compétence, d'une fermeté et d'une prudence auxquelles il convient de rendre hommage. On doit lui savoir particulièrement gré d'avoir accepté avec humilité les remontrances que le couvent lui adressa en Provence, et, quand il en eut reconnu la justesse, de s'y être rallié sans arrière pensée. En faisant sienne, pour le plus grand profit de l'Hôpital, la ligne de conduite qu'elles lui traçaient, il oublia les froissements dont son amour-propre avait eu à souffrir, pour n'obéir qu'à la rectitude de son bon sens et à l'appréciation très nette des vrais intérêts de l'Ordre. S'il résista jusqu'en 1300 aux sollicitations qui le pressaient de revenir à Chypre, cette résistance ne doit pas lui être trop sévèrement reprochée. Convaincu qu'en restant en Occident il servait efficacement la cause qui lui était confiée, il laissa, sans s'émouvoir, les clameurs et les colères gronder autour de lui ; mais quand il jugea que sa tâche était remplie, quand sa présence lui parut plus utile en Orient qu'ailleurs, il céda, simplement et naturellement, au voeu général des Hospitaliers, et, sans témoigner aucun ressentiment à ses adversaires, reprit à Chypre le poste auquel la confiance de ses chevaliers l'avait appelé, laissant à la postérité le soin d'apprécier avec impartialité les motifs et les conséquences de sa conduite.
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
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Les Notes
1. Paris, Bibliothèque nationale, ms. franc. 6049, f. 245.
2. Le premier acte dans lequel il figure en cette qualité doit être placé entre le 28 octobre 1266 et l'année 1269; le dernier est de juin 1270 (Cartulaire, III, nº 3047 et 3394).
3. Actes du 12 décembre 1269 et de juin 1270 (Cartulaire, III, nº 3376 et 3394). Féraud de Barras, prieur de S. Gilles, étant connu comme prieur jusqu'en juin 1268 (27 mai-10 juin) (Cartulaire, III, nº 3308), le début de la lieutenance de Villaret se place entre la seconde partie de l'année 1268 et le mois de décembre 1269. Elle prit fin avant le 31 mars 1271.
4. Le 31 mars 1271 (Cartulaire, III, nº 3416) Villaret porte le titre de prieur de S. Gilles.
5. La bulle de nomination par Grégoire X, du 27 avril 1274 (Cartulaire, III, nº 3536), fut renouvelée par Nicolas III le 21 janvier 1278, et par Martin IV le 27 janvier 1282 (Cartulaire, III, nº 3648 et 3778). Villaret figure encore comme recteur dans un acte du 29 mars 1284; mais le 19 octobre 1287 le titulaire du rectorat est Henri de Gibiers (Ch. Cottier, Notes hist. concernant les recteurs du ci-devant Comté Venaissin, 23 et 26).
6. J. F. André, Histoire du gouvernement des recteurs pontificaux dans le Comtat-Venaissin, 17-22.
7. Paris, Bibliothèque nationale, ms. franc. 6049, f. 255.
8. Cartulaire, IV, nº 4801.
9. Cartulaire, III, nº4513. On a universellement supposé que Jourdaine était la propre soeur de Guillaume. Cette hypothèse est très vraisemblable, mais le document dans lequel elle figure n'est pas assez explicite pour permettre de l'adopter. Le grand-maître Foulques de Villaret s'exprime ainsi : « sustentationem in Christo nobis dilecte sororis Jordane de Vilareto, priorisse, ac dominarum ejusdem monasterii... » Le mot « soror » parait être ici non un titre de parenté, mais le titre professionnel de la prieure. Au contraire, dans l'acte où le grand-maître parle de Benoîte de Villaret (Cartulaire, III, nº 4513), il dit expressément : « ad predictam vestrarum [dilectarum sibi in Christo priorisse et sororum] instantiam, et spe-cialiter sororis Bénédicte deVillareto, ejusdein monasterii sororis, charissime nepolis nostre. » Il semblerait donc que Jourdaine n'ait pas été la soeur du grand-maître.
10 La tradition veut que Foulques ait été le frère de Guillaume : le témoignage des Gestes des Chiprois (p. 319), qui le désigne comme son neveu, est plus vraisemblable. Il n'est pas douteux, en effet, que Guillaume mourut à un âge avancé, puisque quarante ans s'écoulèrent entre l'époque où il nous est connu comme drapier et la date de sa mort ; en admettant qu'il eût été nommé drapier à trente ans, nous arrivons au chiffre de 70 ans. Si son successeur avait été son frère, il aurait été également âgé quand il lui succéda, et nous aurions trace de sa carrière dans l'Ordre antérieurement à l'élévation de Guillaume au magistère, tandis que le « cursus honorum » de Foulques est postérieur à cette élévation. Il faut en conclure que les faveurs du grand-maître se portèrent sur un membre jeune de sa famille, sans passé dans l'Ordre, et qu'un neveu de Guillaume répondait bien à ces conditions. (2) Cartulaire, III, nº 4310.
11. 16 juin 1299 (Cartulaire, III, nº4469).
12. Cartulaire, 111, nº 4461.
13. 12 juin 1299 (Cartulaire, II1, nº 4468).
14. Le prieur de France Guillaume [peut-être Guillaume de Vandelin, qui remplissait alors les fonctions de prieur de France] et Raymond de Ribells, [grand-commandeur d'Espagne], sont nominativement désignés parmi les personnes qui pourront recevoir les confidences des envoyés du couvent. (Cartulaire, III, nº 4463).
15. Cartulaire, III, nº 4451 et 4462.
16. Margat faisait, en effet, partie de la principauté d'Antioche, et par cela même était en dehors du territoire du royaume de Jérusalem.
17. Cartulaire, III, nº 4464.
18. Cartulaire, III, nº 4515.
19. Cartulaire, IV, nº 4510 bis.
20. 28 sept. 1302 (Cartulaire, IV, nº 4573).
21. Rohricht, Etudes sur les derniers temps du royaume de Jérusalem : les batailles de Hims, dans Archives de l'Orient Latin, I, ii, 644 et suivantes.
22. Marino Sanudo, 241 et suivantes ; Araadi, Chronique, 236 ; Gestes des Chiprois, 303-306.
23. Makrizi, Histoire des sultans Mamlouks, II, i, 190; Amadi, Chronique, 238; Gestes des Chiprois, 309.
24. Cartulaire, III, nº 4296, 4375,4413 (confirmation du 22 octobre 1301, Cartulaire, IV, nº 4548) et 4511.
25. Accord avec Aymar IV de Poitiers, comte de Valentinois (Cartulaire, III, nº 4320 et 4324); don par Humbert I, dauphin de Viennois, de la haute justice de Sigoyer (Cartulaire, III, nº 4393 et 4419) ; ordre par Charles II d'Anjou, roi de Naples, de respecter les droits des Hospitaliers à S. Michel de Puimoisson (Cartulaire, III, nº 4402).
26. Parmi les très nombreux mandements émanés de la chancellerie des rois d'Aragon et concernant l'Hôpital, dont beaucoup sont relatifs à des affaires d'importance secondaire, il faut remarquer particulièrement les numéros suivants : Cartulaire, III, nº 4323, 4326, 4418, 4424, 4425, 4581 et 4608. En Castille nous signalerons des confirmations royales de donations faites antérieurement par les souverains de ce pays (Cartulaire, VI, nº 4625, 4628 et 4634).
27. Donations du roi Denis (Cartulaire, III, nº 4371et 4478; IV, nº 4565).
28. 23 février 1298 (Cartulaire, III. nº 4407 et 4408).
29. Ces fourrages étaient généralement exportés d'Espagne, mais il arrivait souvent, comme cela eut lieu à cette époque, que des circonstances particulières entravassent ces exportations (Cartulaire, III, nº 4334).
30. Cartu., III, nº 4477. Cette incorporation avait été demandée en cour de Rome en 1299; mais elle n'avait pas encore été accordée le 7 mars 1301 (Cartulaire, IV, nº 4529-32).
31. Cartulaire, III, nº 4499. Cet hôpital étant incapable d'assurer le service du bac sur le Var, dont il était chargé, fut annexé à l'ordre de l'Hôpital dans le but de maintenir ce service public.
32. Cartulaire, III, nº 4386. Cf. III, nº 4566.
33. Cartulaire, III, nº 4387. Cf. III, nº 4399, 4400, 4406 et 4433.
34. Cartulaire, III, nº 4497. Cette maison était une dépendance de l'abbaye de Marigny en Bourgogne.
35. Cartulaire, III, nº 4450.
36. Ces renouvellements furent très fréquents, particulièrement sous le pontificat de Boniface VIII.
37. V. notamment les bulles suivantes : Cartulaire, III, nº 4335-7, 4364, 4374, 4385, 4388 et 4449.
38. Cartulaire, III, nº 4444, 4451, 4480, 4500, et IV, nº 4647.
39. Cartulaire, III, nº 4319, et IV, nº8 4533, 4633, et 4662.
40. Voyez notamment pour ces accroissements, qui se produisent des Pays-Bas à la Pologne et du Brandebourg à la Suisse, les chartes suivantes : Cartulaire, III, nº 4317-21, 4325, 4332, 4359, 4367, 4374, 4395, 4397, 4417. 4427, 4429, 4430, 4434, 4446, 4454, 4475, 4479, 4482, 4485, 4506; Cartulaire IV, nº 4527, 4555, 4556, 4558, 4559, 4563, 4568, 4576, 4582, 4587, 4591, 4594, 4598-9, 4606, 4622 et 4655. Voir aussi sur ce point, plus haut, p. 181.
41. Mandement de Jacques II, roi d'Aragon (Cartulaire, III, nº 4362) ; et mandements des divers princes de la maison d'Anjou (Cartulaire, III, nº 4660, 4495, 4512; Cartulaire IV, 4535-6, 4538, 4589, 4604-5, 4663).
42. Ces chapitres généraux furent tenus à Limisso les 5 novembre 1300, 22 octobre 1301, 28 octobre 1302, 3 novembre 1303 et 23 novembre 1304 (Cartulaire, III, nº 4515 et IV, nº 4549-50, 4574, 4612, 4672).
43. Dugdale, Monastère Anglic, VI, 797. Voir plus haut, p. 34, note 3.
44. Statuts de 1300 (Cartulaire, III, nº 4515, art.9).
45. Id. (Cartulaire, III, nº 4515, art. 12).
46. Id. (Cartulaire, III, nº 4515, art. 20).
47. Statuts de 1301 (Cartulaire, IV, nº 4549, art. 7).
48. Statuts de 1303 (Cartulaire, IV, nº 4612, art. 4).
49. Statuts de 1301 (Cartulaire, IV, nº 4549, art. 13).
50. Statuts de 1302 (Cartulaire, IV, nº 4574, art. 20).
51. Statuts de 1300 (Cartulaire, III, nº 4515, art. 8 et 20). A Acre, les divers rouages de la vie conventuelle étaient groupés au Manueth, casal voisin d'Acre ; à Chypre, ils furent concentrés à Colos, casal voisin de Limisso.
52. Statuts de 1302 (Cartulaire, IV, nº 4574, art. 4 à 10).
53. Le chapitre de 1301 établit le chiffre de 70 chevaliers et 10 sergents d'armes, et ne limita ni les frères prêtres, ni les frères de labour. Le chapitre de 1302 adopta le chiffre de 80 frères d'armes, dont il détermina la répartition par langues et prieurés, mais il admit que dans ce nombre pouvaient figurer 15 sergents d'armes (Cartulaire, IV, nº 4549, art. 5, et 4574, art. 14). Pour les prieurs à rappeler au siège de l'Ordre, le chapitre de 1301 fixa le maximum annuel à 2 ; le chapitre de 1304 annula ce statut (Cartulaire, IV, nº 4549, art. 12, et 4672, art. 17).
54. Statuts de 1300 (Cartulaire, III, nº 4515, art. 13).
55. Statuts de 1303 (Cartulaire, IV, nº 4612, art. 5).
56. Statuts de 1300 {Cartulaire, IV, nº 4515, art. 14 et 15), de 1301 (Cartulaire, IV, nº 4549, art. 3, 31 et 37).
57. Cartulaire, IV, nº 4672.
58. C'est en effet à cette date que figure la première mention connue de Foulques de Villaret, successeur de Guillaume (Cartulaire, IV, nº 4703).
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse: Archives.Org
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