Nicolas Lorgne. 3 août 1277 — 27 septembre 1283
On ignore la patrie de Nicolas Lorgne, successeur d'Hugues Revel; la désinence de son nom, cependant, indique une origine française. Gomme ses prédécesseurs, il fit sa carrière en Orient, et lut mêlé à tous les événements qui se déroulèrent en Terre Sainte. A une date qu'on ne peut préciser, mais voisine de 1250, il était châtelain de Margat (1). Il fut ensuite maréchal de l'Ordre : des deux documents qui lui donnent ce titre, l'un se place entre le 28 octobre 1266 et Tannée 1269 (2), et l'autre au 2 juin 1271 (3). Il occupa un instant la charge de grand-précepteur (acte du 20 octobre 1271) (4), et reprit peu à près ses fonctions de maréchal (acte du 7 octobre 1273) (5). Nous le trouvons ensuite investi de la commanderie de Tripoli (après le 11 mai 1275 et avant le 3 août 1277) (6), et, entre avril et août 1277, du grand magistère. (7).Quand Lorgne prit le pouvoir, les Chrétiens étaient en paix avec les Musulmans; mais le danger commun n'avait pas réussi à éteindre leurs querelles intestines. Les droits au trône de Jérusalem du roi de Chypre, Hugues III de Lusignan, étaient contestés par la princesse d'Antioche, qui avait cédé à Charles I d'Anjou, contre une rente annuelle de 4 000 livres tournois et de 1 000 pièces d'or, ses prétentions à la couronne. L'arrivée à Acre, le 7 juin 1277, d'une flottille napolitaine, amenant Roger de S. Severino, comte de Marsico, vicaire pour le roi de Naples du royaume de Jérusalem (8), redoubla les hésitations des barons de Syrie à prendre parti pour l'un ou l'autre des compétiteurs. L'accord du pape, de Charles d'Anjou et de la princesse Marie, l'attitude embarrassée et les réponses dilatoires d'Hugues III, et surtout l'espoir que le roi de Naples secourrait efficacement la Palestine, les décidèrent à reconnaître Charles d'Anjou pour leur nouveau maître. Mais cette reconnaissance ne mit pas fin aux troubles du royaume (9). L'année suivante (1278), à l'expiration de la trêve conclue entre les Templiers et le comte de Tripoli Bohémond VII, les hostilités furent reprises. L'évêque Paul de Tripoli, chef de l'opposition contre le comte, fit cause commune avec les Templiers; des flottilles, armées de part et d'autre, portèrent la guerre et la ruine dans les possessions adverses. Il fallut, pour rétablir la concorde, l'intervention du grand-maître Nicolas Lorgne et de Roger de S. Severino. Cette médiation amena de la part de Bohémond VII un double accord avec les Templiers (5 septembre 1278) et avec l'évêque (18 septembre) (10).
Dans l'automne de 1280, les Mongols avaient envahi et pillé le nord de la Syrie sans rencontrer de résistance de la part des Musulmans, et jeté partout la terreur. Les Hospitaliers de Margat, au nombre de 200 chevaliers, profitant de la panique générale, firent autour de la place une incursion qui leur rapporta un butin considérable; suivis au retour depuis Chastel Blanc jusqu'à Maraclée par une horde de 5000 cavaliers Turcomans, ils la mirent, malgré leur infériorité numérique, en pleine déroute, et rentrèrent heureusement à Margat : ils n'avaient perdu qu'un seul sergent dans cette affaire (fin d'octobre 1280) (11). L'émir du Crac des Chevaliers, voulant tirer vengeance de cette agression, attaqua à son tour, avec 7 000 cavaliers et de nombreuses troupes de pied, les Hospitaliers, et, là encore, subit une défaite complète (février 1281) (12). L'Ordre n'avait mis en ligne que G00 chevaliers (13), et la victoire ne lui coûta que 12 sergents et 1 chevalier.
Les Mongols devenant de jour en jour plus menaçants, le nouveau sultan d'Egypte, Malek el Mansour Kalavoun, comprit que, pour être libre de tourner toutes ses forces contre eux, il devait par des concessions s'assurer l'appui de l'émir de Damas Sonkor el Achkar, qui, prenant le titre de sultan et le nom de Malek el Kamel, lui refusait obéissance. Un accord intervint, le 24 juin 1281, entre les deux princes. En même temps un traité de paix assura la neutralité des Chrétiens, dont l'alliance avec les Mongols était toujours à redouter. Ce traité, conclu sous forme de trêve par les Hospitaliers et le comte de Tripoli avec Malek el Mansour Kalavoun, devait avoir une durée de dix ans, dix mois, dix semaines et dix jours, et commencer le 13 mai pour les premiers et le 9 juillet 1281 pour le second. L'émir Fakhr ed Din Aïaz el Moukrifut chargé de recevoir le serment d'adhésion du grand-maître à cette convention (14).
Les Mongols, en effet, soutenus par les Arméniens et les Géorgiens, avaient envahi la Syrie (15). Le sultan marcha à leur rencontre, les atteignit à Emesse (30 octobre 1281), et, après un sanglant combat, dans lequel la victoire s'était d'abord nettement dessinée en faveur des Tartares, resta, par la faute des Mongols, qui, au lieu de poursuivre leurs avantages, quittèrent le terrain pour se livrer au pillage, maître du champ de bataille. Mais Malek el Mansour Kalavoun, affaibli par les pertes considérables subies par son armée, n'osa pas inquiéter la retraite de l'ennemi, et regagna Damas. Il fit annoncer qu'il allait reprendre la campagne contre les Chrétiens et venger l'échec subi par ses armes devant Margat. Bien que ces nouvelles fussent considérées par les Latins comme des fanfaronnades, les Hospitaliers ne laissèrent pas d'accumuler à Margat des approvisionnements et de renforcer la garnison et les défenses du château. En même temps, ils envoyèrent au secours du roi d'Arménie, dont les Turcomans avaient pillé et brûlé le royaume et notamment l'Aias (Lajasso), un contingent de cent hommes d'armes à cheval, de cinquante lances garnies prises parmi les chevaliers (50 frères bien en harnois) et de cinquante turcoples (16).
Malgré tout, l'effroi était général parmi les Chrétiens, auxquels n'échappait pas la gravité de leur situation. Les lettres envoyées en Occident au roi d'Angleterre par Nicolas Lorgne et par Joseph de Cancy, trésorier de l'Ordre et ami particulier d'Edouard I, nous ont conservé l'écho de leurs inquiétudes ; au manque de forces militaires se joignait la famine, qu'une sécheresse persistante en Terre Sainte, à Chypre et en Arménie avait déterminée, et que les ravitaillements attendus d'Italie eussent pu conjurer en partie, si le roi Charles d'Anjou n'avait pas défendu l'exportation de vivres en Terre Sainte (17).
Aussi Lorgne appelait-il à grands cris l'intervention du roi d'Angleterre, l'envoi de secours, ou à tout le moins le retrait de la mesure qui empêchait les approvisionnements de parvenir en Orient. Il ajoutait, peut-être avec un peu trop d'optimisme, mais à coup sûr avec un sens politique très avisé, que « la Terre Sainte ne fu oncques si légère à conquérir si bonnes gens y venissent et viandes, corne elle est hui au jor ». La victoire, en effet, avait épuisé les vainqueurs à l'égal d'une défaite ; les Mongols, quoique battus, restaient toujours menaçants, l'autorité du sultan n'était pas solidement établie en Syrie, et un effort sérieux de l'Occident pouvait rétablir la cause chrétienne.
L'appel du grand-maître ne fut pas entendu. Edouard I, en remerciant Cancy des nouvelles de Terre Sainte qu'il lui avait transmises, et des présents (joyaux, selles et faucons) qui accompagnaient la lettre de celui-ci, se borna (20 mai 1282) à l'engager à hâter son retour en Angleterre (18) et à lui promettre qu'il protégerait les biens et possessions de l'Ordre dans son royaume (19).
La nécessité de la paix s'imposant de plus en plus aux Latins, ceux-ci en demandèrent la confirmation au sultan. Les Templiers, les premiers, obtinrent pour Tortose une trêve de dix ans, dont le début fut fixé au 15 avril 1282, sur la base du respect réciproque des territoires et des sujets des parties contractantes, et avec l'engagement par les Templiers de ne pas augmenter les fortifications de Tortose (20). A leur exemple, le 3 juin 1283, les chrétiens d'Acre, de Sidon et d'Athlith firent renouveler, pour une même durée de dix ans, la trêve consentie par Bibars en 1272, et le traité fut accepté en leur nom par le sénéchal du royaume Eudes Pelechien, agissant au nom de Charles d'Anjou, par les grands-maîtres du Temple et de l'Hôpital, par le lieutenant du grand-maître des Teutoniques et par deux chevaliers du roi. Les possessions des Latins, énumérées dans l'instrument diplomatique, comprenaient : Acre avec 73 cantons, parmi lesquels Caïfa et sept cantons, Marina, le monastère de Saïadz et celui de Mar Elias, le Mont Carmel avec treize cantons (Afa et Mansourah restant sous la dépendance du sultan), Athlith avec seize cantons (le sultan gardant Haramis), les cultures des Hospitaliers au territoire de Césarée, la moitié d'Alexandrette (Iskanderouneh) et de la citadelle de Maron, Sidon avec quinze cantons (à l'exception des districts montagneux). Les Chrétiens s'engageaient à ne fortifier qu'Acre, Sidon et Athlith, à protéger les sujets musulmans, et à dénoncer la trêve deux mois avant de reprendre les hostilités. Le sultan par contre garantissait aux pèlerins et aux clercs le libre accès de l'église de Nazareth et la possession de quatre maisons dans cette ville (21).
Malgré la conclusion de la trêve, Malek el Mansour Kalavoun préparait en secret une attaque contre Margat. Il avait à coeur de venger l'échec que ses armes avaient subi devant cette place, et de s'emparer d'une position stratégique de premier ordre, que ni Saladin ni Bibars n'avaient osé attaquer. On le vit apparaître inopinément, au mépris de la paix jurée, sous les murs de Margat, le 17 avril 1285 (22), et commencer le siège. Au début les machines des assiégés endommagèrent sérieusement celles des assiégeants ; on recourut alors à l'incendie pour détruire les murs, mais au moment où la brèche était ouverte, la tour voisine (23), en s'écroulant, boucha précisément cette brèche obtenue à grand-peine (23 mai). Malgré le découragement des Musulmans, les Hospitaliers crurent prudent d'entrer en pourparlers avec eux. Le sultan, peu désireux que la continuation du siège amenât la ruine complète des fortifications dont i] voulait se servir contre les Chrétiens, accueillit leurs ouvertures. Margat se rendit le 25 mai (24), les assiégés, autorisés à emmener avec eux 2000 pièces d'or et 25 mulets chargés, se retirèrent à Tripoli et à Tortose. Kalavoun, laissant dans la place une forte garnison, se dirigea sans retard sur Maraclée et l'investit.
Ce château, aussi fort que Margat, était situé sur un îlot, au sud de l'embouchure de la rivière de Maraclée. Barthélémy de Gibelet (25) l'avait élevé avec l'aide du comte de Tripoli et des Hospitaliers. Il consistait en un puissant donjon barlong, de 25 coudées et demie dans oeuvre ; les murs avaient 7 coudées d'épaisseur, les assises de pierres étaient reliées entre elles par des crampons de fer scellés en plomb. Al'inté-rieur, une seconde tour supportait trois machines. Bien que la garnison ne fût que de cent hommes, la place, qui avait une citerne et n'était pas attaquable du côté de la mer, passait pour imprenable. Aussi Kalavoun, redoutant un échec s'il entreprenait de l'assiéger, écrivit-il au comte de Tripoli que, s'il ne décidait pas Barthélémy de Gibelet à la démanteler, il serait lui-même assiégé dans Tripoli, et que le comté serait ravagé par les Musulmans. Cette menace produisit l'effet attendu ; le château se rendit, et le comte envoya même, dit-on, aux maçons du sultan les outils nécessaires à la destruction du donjon (25).
Nicolas Lorgne, avant de mourir, eut-il la douleur d'assister à la chute de Margat et de Maraclée ? La question ne saurait-être résolue en présence du silence des textes relatifs à la mort du grand-maître. Nous ignorons, en effet, à quelle date elle se produisit. La dernière mention de Nicolas Lorgne est du 27 septembre 1283 (26), et le premier document dans lequel son successeur figure comme grand-maître est de septembre 1285 (27). Dans cet espace de deux années, il est impossible de savoir quel fut le titulaire du grand-magistère. Il semble cependant que la transmission des pouvoirs dut s'opérer à une date voisine de septembre 1285. Jean de Villiers, en effet, le successeur de Lorgne, était prieur de France au moment où il fut promu grand-maître, et son premier acte connu en cette qualité (septembre 1285) fut rendu en France. Ceci ferait supposer que Nicolas Lorgne mourut quelques mois auparavant, peut-être dans le courant de l'été de 1285; mais on ne saurait rien affirmer, car il se trouve précisément que, pendant ces deux années (septembre 1283 à septembre 1285), nous ne possédons aucune mention ni de Lorgne, ni de Jean de Villiers. Nous sommes donc réduits aux conjectures, et celle que nous proposons ici n'a pour elle que la vraisemblance.
Il n'est pas étonnant qu'au milieu d'une période si agitée et si précaire pour la Terre Sainte, les progrès de l'Ordre aient été arrêtés en Orient; à peine pouvons-nous signaler, au début du magistère de Lorgne, quelques dons, legs, ventes et accords à Acre et aux environs de Tripoli (29). En Occident au contraire, comme si les événements d'Orient n'eussent eu aucun contrecoup sur l'existence et le fonctionnement régulier de l'Hôpital, nous constatons la continuation, dans les mêmes proportions que sous les précédents magistères, d'un développement normal, dans lequel les confirmations des avantages précédemment acquis, la reconnaissance des droits contestés par les tiejs et les échanges de biens avec ceux-ci tiennent, il est vrai, une plus grande place que l'obtention de faveurs, de concessions ou de privilèges nouveaux, mais qui dénote cependant le jeu naturel et libre des rouages administratifs de l'Hôpital.
Les historiographes (30) n'ont signalé, parmi les faits saillants du magistère de Nicolas Lorgne, que des décisions d'ordre administratif. Ils lui ont attribué la promulgation de beaucoup de bons statuts, ce qui est exact, puisqu'il présida à la tenue de deux chapitres généraux en 1278 et 1283 (31) et que le second de ceux-ci prit de nombreuses et importantes résolutions. Ils lui ont également fait honneur de la réglementation du costume des frères et de la création de la bulle capitulaire. S'il est vrai que Lorgne fit mettre en vigueur par le chapitre général de 1278 la prescription relative au costume des frères, il est juste de signaler que la décision pontificale qui déterminait ce costume fut obtenue d'Alexandre IV par son prédécesseur Hugues Revel (32). La bulle capitulaire, au contraire, est bien une création de Nicolas Lorgne ; avant lui deux sortes de sceaux étaient en usage, l'un de plomb, l'autre de cire, tous deux à l'effigie du grand-maître et employés suivant la nature des pièces à sceller. La réforme de Lorgne consista à instituer une bulle, non plus magistrale, mais capitulaire, dont, à son instigation, le chapitre de 1278 détermina la destination, en spécifiant les diverses catégories d'actes auxquels elle devait être appendue (33).
On conçoit facilement qu'à tout autre point de vue le gouvernement de Lorgne n'ait donné lieu à aucune appréciation de la part des annalistes officiels de l'Ordre. La crise traversée par les Hospitaliers pendant qu'il détenait le pouvoir, les pertes et les échecs qu'ils subirent en Palestine étaient trop graves et trop désastreux pour autoriser la moindre justification ou le moindre éloge du grand-maître. Le silence seul convenait à une pareille infortune, et ce silence est le jugement le plus éloquent qui ait pu être porté sur le magistère de Nicolas Lorgne.
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
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Les Notes
1. Nous savons ce détail par un vidimus non date, émané de Pierre, évêque de Valénie, à la requête de Nicolas Lorgne, châtelain de Margat (Cartulaire, I, nº 183), Comme nous possédons un acte de cet évêque du 28 novembre 1250 (Cartulaire, II, nº 2545), et comme d'autre part nous savons que les châtelains de Margat s'appelaient Pierre en 1248 et Jean de Bubie en 1254 (Cartulaire, II, nº 2482 et 2670), il n'est pas téméraire de placer aux environs de l'année 1250 l'époque à laquelle Lorgne fut châtelain de Margat :
2. Cartulaire, III, nº 3047.
3. Cartulaire, III, nº 3422.
4. Cartulaire, III, nº 3433.
5. Cartulaire, III, nº 3519.
6. Cartulaire, III, nº 3571.
7. Voyez plus haut, p. 228.
8. Un ordre de Charles d'Anjou, du 13 février 1278, enjoignit d'armer et de réparer un certain nombre de navires, parmi lesquels la galère la Bonne Aventure, appartenant aux Hospitaliers, et de les expédier, chargés de vivres et d'approvisionnements, en Terre Sainte à Roger de S. Severino {Cartulaire, III, nº 3650).
9. Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jerusalem, 975 et suivantes.
10. Cartulaire, III, nos 3672 et 3673. Les Gestes des Chiprois (p. 207-8) placent au 16 juillet 1279 la paix intervenue entre le Temple et Bohémond VII. C'est une erreur, que Rohricht avait déjà en partie corrigée en adoptant la date de 1278 au lieu de celle de 1279. Les deux documents indiqués ici confirment cette correction, et infirment en même temps la date de mois et de jour donnée par les Gestes des Chiprois.
11. Marino Sanudo, 228 ; Gestes des Chiprois, 208. Sanudo place cette chevauchée en 1280, le rédacteur des Gestes des Chiprois en octobre 1279. Il convient d'adopter la date de 1280, la chronologie des Gestes étant pour cette période, comme nous l'avons déjà remarqué, fort sujette à caution.
12. Marino Sanudo, 228. La date donnée par Sanudo est confirmée par Aboul Feda (Recueil des historiens des croisades, I), 128, et par Reinaud, Extraits, 540. Ici encore les Gestes (p. 209-210) indiquent à tort la date de 1270.
13 Aboul Faradj, 591, évalue l'armée des Hospitaliers à 200 chevaliers et 200 fantassins ; cette évaluation ne diffère pas sensiblement au total de celle des Gestes des Chiprois, et paraît plus vraisemblable, que le chiffre de 600 chevaliers; ce dernier semble trop élevé par rapport aux forces militaires dont l'Ordre pouvait disposer sur un point isolé des territoires qu'il avait à défendre.
14. Makrizi, II, i, 28. Rohricht nomme à tort les Templiers comme ayant participé à la trêve (Rohricht, Gesch. des Konig. Jerusalem, 979).
15. Lettre de Nicolas Lorgne au roi d'Angleterre, du 25 septembre 1281 (Cartulaire, III, nº 3766).
16. Nous empruntons ces détails et ceux qui suivent à deux très intéressantes lettres, dans lesquelles le grand-maître et le trésorier de l'Hôpital (5 et 31 mars 1282) donnent à Edouard Iles détails les plus précis sur la bataille d'Emesse et sur ses conséquences (Cartulaire, III, nº 3781 et 3788).
17. Cette prohibition ne semble pas avoir été aussi absolue que le prétend Joseph de Cancy. Nous avons des mandements de Charles d'Anjou du 1 mars 1280 et du 1 juillet 1281, autorisant l'embarquement dans les ports de l'Italie méridionale de vivres, chevaux et approvisionnements destinés aux Hospitaliers d'Acre (Cartulaire, III, nº 3717 et 3758). Si cette mesure fut prise, ce qui ne semble pas niable, ce fut postérieurement au 1 juillet 1281.
18. Le roi avait déjà insisté sur ce point. (Cf. Cartulaire, III, nº 3766).
19. Cartulaire, III, nº 3790.
20. Makrizi, II, i, 221.
21. Cartulaire, III, nº 3832.
22. Gestes des Chiprois, 217; Amadi, 216. Reinaud (Extraits des historiens arabes, 550) indique le mercredi 10 du mois de safar (17 avril) ; mais cette année là, le 17 avril tombait un mardi et non un mercredi.
23. Appelée dans les sources latines tour de l'Espérance (Gestes, 218), Josperon (Sanudo, 229) et torre del Speron (Amadi, 216 et Florio Bustron 116-7)
24. Pour les dates des différentes phases du siège, voir Rohricht, Gesch. des Konigreichs Jérusalem, 988 note 1. Les sources latines donnent pour la fin du siège la date du 27 mai.
25. D'après Rey (Du Cange, Familles d'Outre-mer 387), il serait le même personnage que Meillour III de Ravendel, seigneur de Maraclée.
26. Rey, Etude sur les monuments de l'architectures milliaires des croisés en Syrie, 161-2 ; Michaud, Bibliothèque des croisades, II, 699; Reinaud, Extraits des historiens arabes, 552.
27. Cartulaire, III, nº 3844.
28. Cartulaire, III, nº 3909.
29. 3 août 1277 (Cartulaire III, nº 3628) ; 16 oct. 1278 (Cartulaire, III, nº 3679): 8 déc. [1278-84] (Cartulaire, III, nº 3684) 10 oct. 1279 (Cartulaire, III, nº 3706), et 5 juin 1281 (Cartulaire, III, nº 3751).
30. Dugdale, Monast. Anglic. VI, 797. Voir plus haut, p. 34, note 3.
31. 4 août et 27 septembre 1283 (Cartulaire, III, nº 3670 et 3844).
32. V. plus haut, p. 229.
33. Sur les sceaux de l'Ordre et le type de la bulle capitulaire, voir notre Note sur les sceaux de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, dans Mémoires de la Société des Antiquaires de France, XLI, 51-85.
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
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